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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Rendre justice, c’est aussi punir!

photo d'archives
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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2025-07-15T04:00:00Z
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Hier, Michael Nguyen, qui couvre l’actualité judiciaire pour Le Journal, nous apprenait qu’un courtier immobilier qui a été condamné à 15 mois d’emprisonnement pour avoir agressé sexuellement une femme est sorti de prison après avoir purgé le tiers de sa peine.

Cinq mois.

C’est ça, le prix à payer pour violer une femme.

Vingt semaines.

Tu rentres à la fin janvier, tu sors à la fin juin.

La balance est débalancée

Pourquoi seulement cinq mois?

Parce que l’homme a réussi à convaincre la Commission des libérations conditionnelles du Canada qu’il a changé et qu’il a apporté «plusieurs changements à son mode de vie et à sa façon de penser, notamment à l’égard des femmes».

Je ne sais pas pour vous, mais moi, si je devais plaider ma cause devant cette commission, je dirais aussi que j’ai changé et que je suis pétri de remords.

Non?

Un fou dans une poche!

«Vous avez entrepris des démarches thérapeutiques et vous avez travaillé sur votre personnalité, vos distorsions cognitives et vos facteurs de risque», a dit la Commission.

Donc, on va vous libérer.

Parce que vous ne représentez plus de risque pour la société.

Vous souvenez-vous quand le système de justice ne servait pas seulement à protéger la population, mais aussi à punir les criminels?

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C’est fini, tout ça.

Maintenant, la balance que tient la statue qui représente la justice penche du côté de la réhabilitation et de la réinsertion sociale.

L’important n’est pas de te faire comprendre que le crime que tu as commis est grave, non.

C’est de te permettre de réintégrer la société au plus sacrant.

Tu dis que tu éprouves des remords et que tu regrettes ce que tu as fait?

Parfait, voilà ta chemise, tes clés et ton pantalon, et retourne chez toi!

Et le mal que le gars a infligé à sa victime?

Bof, elle va s’en remettre...

De toute façon, que son agresseur reste cinq mois ou 15 mois en prison, ça ne changera rien à la condition de la dame, alors...

Pourquoi faire deux victimes quand on peut permettre de n’en faire qu’une?

Et puis, l’homme (qui avait fait l’objet d’une plainte de la part de 12 clientes) avait déjà été radié de son ordre professionnel, alors...

Il avait déjà payé sa dette, non?

Et puis imaginez le regard de ses voisins! De ses proches! Qu’il devra supporter, jour après jour!

Non, vraiment, ça ne sert à rien de s’acharner.

Un peu de pitié, voyons!

D’empathie!

Qui n’a pas commis de fautes?

Qui n’a pas agressé une femme, hein?

Une peine «clémente» 

Le pire dans cette histoire est que lorsque Francis Vallée (nommons-le) a été condamné à 15 mois de prison à la suite d’une suggestion commune du ministère public et de la défense, la juge Anouk Desaulniers, de la Cour du Québec, a pris la peine de dire qu’elle trouvait cette peine trop clémente!

Or, non seulement Vallée n’a pas passé 15 mois en prison, mais il n’en a passé que cinq!

Je serais curieux de savoir ce que la juge Desaulniers pense de la décision de la Commission des libérations conditionnelles...

Pas sûr qu’elle trouverait cette décision... juste.

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