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L'article provient de TVA Nouvelles
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«Rendez-moi mon fils», lance la mère d’un migrant vénézuélien détenu au Salvador

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2025-03-25T19:17:01Z
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Les nuits sont longues pour Alexis de Hernandez, dit-elle, depuis que son fils Andry, l’un des 238 migrants vénézuéliens expulsés des États-Unis vers le Salvador, dort dans une prison de haute sécurité, accusée d’être membre du redouté gang Tren de Aragua. 

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Lundi, une centaine de proches, amis ou voisins d’Andry se sont rassemblés à Capacho (ouest), son village natal dans les Andes vénézuéliennes, à environ 25 minutes de la frontière avec la Colombie.

Attiré par la possibilité d’une vie meilleure, Andry Hernandez Romero, 31 ans, a migré vers la Colombie il y a quatre ans.

En 2024, il a traversé la dangereuse jungle du Darien entre ce pays et le Panama pour ensuite braver les dangers, notamment au Mexique, avant de rallier les États-Unis.

Mais l’aventure s’est alors poursuivie dans les prisons américaines et depuis dimanche 16 mars, dans le Centre de confinement du terrorisme (Cecot), la prison de haute sécurité que le président du Salvador Nayib Bukele a fait aménager pour emprisonner les gangsters de son pays.

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Mme Hernandez insiste : son fils est «injustement emprisonné dans la prison de Nayib Bukele».

«Ils l’ont arrêté simplement parce qu’il avait des tatouages, et pour cette raison, ils disent qu’il appartient à une bande criminelle. Rendez-moi mon fils», supplie-t-elle.

Andry est coiffeur et acteur de théâtre. Il était une figure de son village notamment parce que, tous les ans depuis plus de 20 ans, il participait à la grande fête de l’Épiphanie et au défilé des rois mages.

«Mon fils a créé deux couronnes (des rois pour les fêtes). Elles portaient mon nom et celui de mon mari», se souvient Mme de Hernandez en pleurant.

Plusieurs personnes qui se sont rendues à l’église du village pour une prière collective pour Andry exhibent des couronnes en carton en signe de soutien. D’autres collectent des signatures pour un pétition.

Loi de 1798

Le 16 mars, invoquant une loi de 1798, l’administration Trump a expulsé des États-Unis vers le Salvador 238 Vénézuéliens accusés d’être des membres du Tren de Aragua.

Les autorités américaines n’ont pas expliqué dans le détail comment elles ont identifié l’appartenance au gang de ces migrants sans papiers. Des avocats ont dénoncé des identifications reposant, au moins en partie, sur les tatouages des migrants alors que les autorités assurent que l’identification est plus complexe.

Gang vénézuélien, multinationale du crime, le Tren de Aragua a étendu ses tentacules en Amérique latine, mais aussi aux États-Unis qui l’ont déclaré «organisation terroriste».

Caracas dénonce l’amalgame entre migrants vénézuéliens et membres du gang.

«Je demande aux présidents Nayib Bukele et Donald Trump que nous puissions bientôt avoir notre garçon ici (...) il est très apprécié de tous dans ce village uni», lance Mireya Oliveros de Niño, marraine d’Andry.

Plusieurs manifestations ont été enregistrées la semaine dernière pour exiger la libération des Vénézuéliens.

«Je demande seulement qu’on me rende mon frère», souligne Luis José Hernandez, 29 ans. «Nous ne nous reposerons pas tant qu’il ne sera pas libéré».

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