Rémunération des stages : il est temps d’agir

Madwa-Nika Cadet, Députée du Parti libéral du Québec de Bourassa-Sauvé
Le débat sur la rémunération des stages dans le secteur public retentit périodiquement à l’Assemblée nationale depuis plus d’un an. Or, nous en sommes toujours au même point : nos jeunes viennent d’entamer une autre rentrée collégiale et universitaire en sachant qu’ils auront à compléter des stages obligatoires et à temps plein dans le secteur public québécois sans se faire payer.
Pourtant, en 2023, la ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, a reconnu l’importance de rémunérer les étudiants en stage, notamment ceux des stages de fin de parcours, qui travaillent dans le réseau public 30 à 40 heures par semaine. Madame Déry a même appuyé plusieurs motions en ce sens à l’Assemblée nationale ! Malgré cette reconnaissance publique, aucune mesure concrète n’a été mise en place pour rétribuer ces étudiants. Cette situation est particulièrement préoccupante dans des secteurs comme la santé et l’éducation, où la pénurie de main-d’œuvre est alarmante.
L’absence de rémunération des stagiaires, en particulier dans des secteurs majoritairement féminins, perpétue les iniquités économiques et sociales. La précarité financière est une réalité quotidienne pour de nombreux étudiants, comme l’ont souligné la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et l’Union étudiante du Québec (UEQ) en lançant leur campagne de mobilisation conjointe le 21 septembre dernier pour « renverser le poids de la précarité étudiante ». Ces associations dénoncent que les stagiaires jonglent entre études, travail et stages non rémunérés, mettant en péril leur bien-être et leur réussite académique.
Les femmes – parce qu’il s’agit bien souvent majoritairement de femmes, qui aspirent à devenir des infirmières praticiennes spécialisées (IPS), déjà infirmières cliniciennes d’expérience, constituent un exemple frappant. Pendant leur stage final, ces professionnelles, qui diagnostiquent et prescrivent des traitements, jouent un rôle vital dans notre système de santé. Pourtant, elles ne sont pas rémunérées pour leur prestation de travail, bien que leurs homologues en médecine, en résidence, soient rémunérés. En enseignement, bien souvent, des étudiants œuvrent pendant leurs études comme enseignants non légalement qualifiés rémunérés dans notre réseau, mais arrivés à leur stage 4, ils doivent payer pour travailler à temps plein dans nos classes. Cherchez l’erreur !
À cet effet, la semaine dernière, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a ouvert la porte à la rémunération des stages en enseignement dans le but de faciliter le recrutement d’enseignants au Québec. Un an et demi après sa collègue, il nous a appris que lui aussi trouve que les stagiaires méritent d’être payés !
Après un an et demi de faux espoirs, les étudiants sont éreintés. Ils ne veulent pas rejouer dans le même film. Il est grand temps que la CAQ passe à l’action et paie nos jeunes pour leur travail.
Le Parti libéral du Québec réitère par conséquent son engagement à se battre pour la rémunération des stages dans le secteur public. En rémunérant nos stagiaires, nous investissons dans l’avenir du Québec.

Madwa-Nika Cadet, Députée du Parti libéral du Québec de Bourassa-Sauvé