Rémunération: «On a beaucoup de sobriété et de retenue», assure le PDG de la Caisse
Le numéro 1 du bas de laine des Québécois a justifié la rémunération élevée des salariés de l’institution


Francis Halin
Le PDG de la Caisse de dépôt et placement estime que l'institution a «beaucoup de sobriété et de retenue» dans la façon dont elle paye ses gens.
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«Quand on regarde l’industrie, on paye nos gens à la médiane. On va être 35% plus bas que nos pairs», s’est défendu au Journal Charles Emond en marge d’une allocution prononcée à la tribune du Cercle canadien, mercredi, à Montréal.
Début juin, Le Journal révélait la rémunération que les 14 membres du comité de direction de la Caisse ont touchée l’an dernier.
M. Emond a obtenu 4,95 millions $ et son chef du placement privé, Martin Longchamps, 3,11 millions $.
Ces sommes ont été octroyées alors que les rendements de la Caisse étaient décevants.
L’an passé, le bas de laine des Québécois a inscrit un rendement de 9,4%, contre 11,8% pour l’indice auquel il se compare.

Azure
Interrogé par la suite sur les déboires de la Caisse en Inde, le patron de l’institution a été clair: le jeu en vaut encore la chandelle.
Rappelons que, l'automne dernier, les autorités américaines ont accusé de corruption trois anciens cadres de la Caisse en lien avec un investissement de plus de 600 millions $ de l'institution dans l'entreprise indienne d'énergie propre Azure Power Global.
«Oui, on a eu un enjeu dans Azure, mais en même temps, quand on regarde, c’est l’endroit où l’on fait le meilleur rendement au monde en immobilier», a affirmé Charles Emond.
«C’est de s’associer avec les bons partenaires et d’apprendre, quand quelque chose ne va pas bien, comment on peut réduire le risque et continuer de s’exposer à ce marché-là de façon encore plus prudente», a-t-il insisté.
À boulets rouges
Le grand patron de la Caisse de dépôt, Charles Emond, a ironisé sur les signaux politiques contradictoires envoyés par le président américain, Donald Trump.
«Observer Trump, c’est une job à temps plein. [...] Il veut taxer les investisseurs étrangers sur ce qu’ils détiennent aux États-Unis. C’est dangereux», a déclaré M. Emond devant un parterre de gens d'affaires.
«Il y a peu de ses initiatives qui se matérialisent dans le réel, mais il crée énormément d’incertitude», a-t-il poursuivi.
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