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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Rémunération des médecins: Christian Dubé laisse planer la menace d’un bâillon

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-05-20T18:35:54Z
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Le ministre Christian Dubé n’exclut pas d’avoir recours au bâillon pour imposer aux médecins un nouveau mode de rémunération qui les forcerait à atteindre des objectifs de performance.

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«Moi, je n’exclus rien. Je veux voir comment ça va aller aux tables de négociations», a déclaré le ministre de la Santé, mardi, avant d’entrer à la période de questions.

Les consultations sur le projet de loi 106 doivent débuter mardi prochain, même si le projet a été dévoilé il y a moins de deux semaines.

Il restera alors seulement huit jours à la session parlementaire.

«Le projet de loi a permis à tout le monde de comprendre [quels sont] les grands principes qu’on recherchait: une simplification, puis une rémunération variable. Ça, c’est clair», explique le ministre Dubé.

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En parallèle, les négociations doivent permettre de «s’entendre sur les moyens» pour atteindre les cibles fixées par Québec, dit Christian Dubé.

«On a deux grandes tables de négociations, autant pour les omnipraticiens que pour les spécialistes. Que les médecins s’assoient, en parlent. Pendant ce temps-là, nous, on va s’occuper du projet de loi», ajoute-t-il.

Dans le cadre des négociations, Québec demande aux médecins de lier jusqu’à 25% de leur rémunération à des indicateurs, comme de réussir à voir suffisamment de patients ou de réaliser 99% des chirurgies en 12 mois, par exemple.

Au moment de présenter son projet de loi, le 8 mai dernier, Christian Dubé avait refusé de se prononcer sur la possibilité de l’adopter sous bâillon.

Le premier ministre François Legault, lui, n’écartait pas cette option.

Confrontation en vue

Depuis, le ton a monté entre les fédérations syndicales et le gouvernement caquiste.

La Fédération des médecins spécialistes du Québec envisage des moyens de pression et dit préparer un «plan d’action», qui sera présenté sous peu à ses membres.

La puissante fédération a d’ailleurs recruté l’ex-premier ministre Lucien Bouchard pour la représenter lors des négociations, comme ce fut le cas en 2018.

La Fédération des omnipraticiens du Québec estime pour sa part que le gouvernement Legault «part en guerre» contre les médecins de famille.

Puis, la semaine dernière, le Collège des médecins, l’ordre professionnel qui les représente, s’est également prononcé contre l’idée de lier la rémunération à l’atteinte d’objectifs de performance.

Dans le balado Contact, animé par Stéphan Bureau, François Legault comparait l’approche de son gouvernement à celle de Gaétan Barrette.

Ce dernier proposait de couper le salaire des médecins s’ils ne voyaient pas suffisamment de patients.

«Nous, ce qu’on dit, c’est qu’on va tout de suite couper 25% de votre salaire, mais on va vous le redonner si vous prenez en charge un certain nombre de Québécois», résumait François Legault.

QS avec les médecins?

Le critique solidaire Vincent Marissal s’oppose à l’idée d’imposer un bâillon pour adopter une telle pièce législative.

D’ailleurs, sa formation pourrait se ranger du côté des médecins une fois que les impacts de la réforme seront mieux connus.

«On a commencé à avoir des pourparlers avec les deux fédérations de médecins et avec d’autres groupes aussi en santé. Ils émettent des réserves valables», fait-il valoir.

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