Le chef de Québec 21, Éric Ralph Mercier, se lance dans un grand ménage. Il a « invité » Jean-François Gosselin à quitter le parti, hier, et a congédié son chef de cabinet Richard Côté, a appris Le Journal.

Le hic, c’est que Jean-François Gosselin – qui est un élu de la première heure avec Québec 21 depuis 2018 – n’a aucunement l’intention de siéger comme indépendant ou de joindre un autre parti.

« J’ai dit non. Je vais rester dans le parti. Il est en train de faire un coup d’État à la mexicaine... J’essaie de comprendre ce qui se passe. Je le rencontre [aujourd’hui]. Il ne peut pas m’expulser. Il est chef par intérim, il n’a aucune poigne », a réagi M. Gosselin, interloqué après le coup de fil de son chef.

À l’évidence, le torchon brûle entre l’ancien chef et le nouveau chef. Les deux hommes ne s’étaient pas parlé depuis plusieurs semaines avant leur brève conversation téléphonique, hier.

Des propos « inacceptables »

En entrevue, M. Mercier a affirmé qu’une déclaration « inacceptable » de M. Gosselin à Radio X était la goutte qui avait fait déborder le vase. Interrogé sur le recrutement des femmes en politique, ce dernier avait affirmé que « de nature, les femmes sont peut-être moins attirées par la politique », ce qui avait choqué des conseillères de la première opposition à l’hôtel de ville de Québec. Une « tempête dans un verre d’eau », se défend l’élu.

Le malaise entre les deux hommes semble beaucoup plus profond. « J’ai fait campagne avec M. Gosselin. J’ai appris sa façon de travailler après 10 mois. Je n’ai jamais eu l’impression qu’il voulait travailler à aider son chef et à amener ce parti-là à un autre niveau [...]. On n’a pas la même vision », a-t-il critiqué.

À mots couverts, il reproche aussi à M. Gosselin – qui siège au comité exécutif avec le maire Bruno Marchand – d’avoir flirté avec l’ennemi. « La Ville de Québec est petite et on sait tout. Il y a des choses que je ne peux pas dévoiler », balance-t-il. « Lors des activités sur le terrain, il y a tout le temps des gens de tous les partis. Je ne sais pas trop où il s’en va avec ça », riposte M. Gosselin.

Renvoi de Richard Côté

Quant au renvoi de Richard Côté – l’ancien bras droit de Régis Labeaume embauché par QC21 en 2019 –, M. Mercier affirme qu’il ne « faisait plus partie de l’équation » et a énuméré les qualités qu’il recherche (transparence, fidélité, loyauté) pour un chef de cabinet, laissant sous-entendre que M. Côté ne les possédait plus.

M. Mercier a confirmé l’embauche imminente d’une femme « compétente et intelligente » à la tête du cabinet. Son identité sera dévoilée sous peu.