Remorquage dangereux en opération de déneigement
Une voiture remorquée à Montréal est passée près de chuter sur un trottoir

Olivier Faucher
La vidéo du remorquage d’une voiture qui est passée à quelques mètres d’une chute sur le sol pendant le déneigement à Montréal en début de semaine met la Ville de Montréal dans l’embarras.
Le sous-traitant d’une compagnie embauchée par la Ville de Montréal a procédé lors d’une opération de déneigement au déplacement d’un véhicule près de l’intersection des rues du Centre et Island, dans le quartier Pointe-Saint-Charles, « lundi ou mardi », selon nos informations.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la manoeuvre n’a pas fait dans la délicatesse, selon une vidéo de la scène publiée sur le réseau social Reddit, qui est devenue virale en l’espace de quelques heures.
On peut y voir la voiture, visiblement mal fixée à la remorqueuse, se promener vers l’avant et vers l’arrière, en passant bien près de tomber du camion, pendant que des automobilistes klaxonnent, visiblement pour tenter d’alerter le remorqueur.
« Même la façon dont l’auto a été embarquée était mal faite », raconte Juan Henriquez, propriétaire du garage Henriquez, qui a été témoin de la situation. Il a tout de même déploré le fait que le propriétaire de la voiture bloquait l’opération de déneigement.
« À quelques mètres » d’une chute
Ce remorquage n’a pas été fait en respectant la loi, dénonce l’Association des Professionnels du Dépannage du Québec.
« [Le remorqueur] a été chanceux parce que quelques mètres plus loin, le véhicule aurait basculé complètement de la plateforme. Le risque était très grand [...] et ça aurait pu causer des blessures chez les piétons », soutient son président-directeur général, Réjean Breton.
Il estime que le remorqueur a fait fi de pas moins de « quatre étapes » prévues par la loi, dont l’arrimage avant et arrière du véhicule et la pose d’instruments de tension.
« Ça ne respecte pas le degré de formation exigé par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail [CNESST] », tonne-t-il.
« Pas acceptable »
Mise au courant de l’événement par Le Journal, la Ville de Montréal n’a pas aimé ce qu’elle a vu.
« La situation illustrée n’est pas conforme aux bonnes pratiques de remorquage et à ce qui est attendu des contractuels, a d’abord réagi Gabrielle Fontaine-Giroux, chargée de communication. Non seulement la voiture peut être brisée, mais il y a un risque réel d’accident. »
De son côté, l’arrondissement Sud-Ouest a contacté l’entreprise responsable de la compagnie de sous-traitance pour le remorquage pour lui dire que l’opération n’était « pas acceptable ».
« L’arrondissement a demandé à ce que lui soit transmis un résumé des discussions qui auront lieu avec l’entreprise de remorquage, de même que les actions qui seront mises en place pour éviter que ce type de situation ne se reproduise », a indiqué Hugo Bourgoin, relationniste pour la Ville.
« La Ville a beau faire en sorte que la compagnie qui a soumissionné est bien enquêtée, si elle ne fait pas en sorte que le sous-traitant est également formé, il arrive des situations comme ça, croit pour sa part M. Breton. Est-ce que le sous-traitant est payé à faibles coûts ? C’est peut-être pour ça qu’il va donner le service en fonction de la rémunération qu’il a. »