Remise en question de l'apprentissage du français en Suisse: le gouvernement préoccupé

AFP
Le gouvernement suisse a tapé du poing sur la table vendredi face aux nombreux cantons germanophones qui remettent en question l’apprentissage du français dès l’école primaire, alors que le plurilinguisme fait partie de l’ADN du pays.
« Préoccupé » par la décision prise par certains cantons germanophones de reporter l’enseignement du français au niveau secondaire, le Conseil fédéral (gouvernement) a décidé de la contrecarrer en élaborant une réglementation pour encadrer l’enseignement des langues nationales, selon un communiqué.
Depuis des mois, la « guerre des langues », comme l’ont baptisée les médias, bat son plein en Suisse, petit pays qui compte quatre langues nationales officielles, l’allemand, le français, l’italien et le romanche, mais dont la première est la plus largement répandue.
Mais l’enseignement du français à l’école primaire est remis en cause dans plusieurs cantons germanophones. Parmi les derniers en date, le Parlement zurichois a, début septembre, remis à son tour en question le français à l’école primaire, en adoptant une motion exigeant le renvoi au secondaire de l’enseignement de la langue de Molière.
L’objectif affiché est d’améliorer les résultats scolaires, d’encourager la motivation et d’éviter le surmenage, les opposants au français dit « précoce » faisant notamment valoir que son apprentissage est compliqué.
Mais pour le Conseil fédéral, cela « met en péril l’harmonisation de l’enseignement et la cohésion nationale ».
Depuis de nombreuses années, un compromis sur les langues existe entre les cantons, qui prévoit l’apprentissage de deux langues étrangères dès l’école primaire : une langue nationale et l’anglais.
Alors que ce compromis semble en danger, le Conseil fédéral a décidé d’élaborer un projet de loi pour obliger les cantons à continuer d’enseigner une deuxième langue nationale au niveau primaire.
« L’objectif est de préserver la prééminence des langues nationales et les échanges entre les communautés linguistiques », explique-t-il, tout en indiquant que la nouvelle règlementation ne s’appliquerait qu’en cas d’abandon du compromis.