Remis en liberté 12 ans après le meurtre à coups de hache de sa conjointe
Jean-François Tremblay | TVA Nouvelles
Un homme qui avait tué sa conjointe à coups de hache il y a 12 ans sera bientôt remis en liberté sous conditions, au grand dam de la famille de la victime.
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En juin 2010, John-Ross Weizineau avait tué Cindy Gauthier, sa conjointe âgée de 26 ans, avec 14 coups de hache. Elle avait été découverte en forêt sur le territoire de la Réserve faunique Ashuapmushuan.

Aujourd'hui, Weizineau, 35 ans, a purgé les deux tiers de sa peine pour homicide involontaire coupable. Il est donc libéré d'office.
«Il va avoir passé 12 ans [en détention] pour un crime qui en aurait mérité 25», estime le frère de la victime, Allan Gauthier.
Toute sa famille est choquée. «Je pense qu'il est libéré parce qu'il faut le libérer tout simplement. Dans les faits, il n'a pas prouvé nulle part qu'il était apte à être libéré», a ajouté celui qui pense à sa sœur chaque jour, surtout en avril car elle aurait eu 38 ans à la fin du mois.
Allan Gauthier croit que le meurtrier de sa sœur cadette présente toujours un risque élevé de récidive.
«Je ne vois pas comment ça pourrait ne pas arriver à nouveau. Je suis très pessimiste. Je m'en excuse. Je ne crois pas du tout en sa réhabilitation. C'est une désillusion parce qu'on ne peut même pas croire que le système peut protéger la société quand on voit des individus comme ça qui sortent de prison. Probablement pas réhabilité. Probablement très mal outillé pour faire face aux mêmes contraintes qui l'ont portées à faire ça. Je vois mal comment on pourrait se sentir en sécurité. Ce n'est pas un cas isolé.»
Pendant un an, Weizineau sera assigné à une maison de transition ou dans un établissement psychiatrique. Il ne peut pas aller au Saguenay–Lac-Saint-Jean ni dans la région de Québec. Il lui sera interdit aussi de communiquer avec la famille de la victime.
«Ça nous donne une certaine quiétude d'esprit. Par contre, ça ne protège pas le reste de la population en considérant qu'il est encore à risque, croit Allan Gauthier. Je considère qu'il y a un certain laxisme. Ça part du moment du procès. Je dirais qu'il y a une rancœur qui dure depuis 12 ans. Quatorze coups de hache, caché en forêt au nord de Chibougamau, je ne pense pas que ce soit un homicide involontaire coupable; ça aurait dû mériter minimum 25 ans. Il a eu à peine 16 ans. Il est sorti au bout de 12 ans. Je comprends bien qu'il y a une libération d'office. Il y a quand même des restrictions. Il est assigné à domicile et tout ça. Mais il n'est plus en prison. Pour le commun des mortels, quand on regarde ça, il est sorti de prison. Pour lui, ce n'est que du positif qu'il va arriver. Il est sorti de prison. Éventuellement, les restrictions vont tomber une à une. Éventuellement, il va reprendre sa vie tout à fait normalement.»
Allan Gauthier aurait espéré que le système oblige Weizineau à être géolocalisé avec un bracelet à la cheville.
«Ça permettrait effectivement de le suivre s'il avait un écart de conduite ou quoi que ce soit. Je pense que ça aurait pu être un cas parfait pour faire le test.»
La condition de John-Ross Weizineau sera réévaluée au cours de la prochaine année. Si c'est le cas, la famille espère avoir l'opportunité d'être entendue.