Remaniement ministériel: un signal clair est attendu pour la région de Québec
Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, la machine à rumeurs s’est évidemment emballée depuis l’annonce d’un remaniement à venir


Karine Gagnon
Négligée depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ, il y a sept ans, la région de Québec serait en droit de s’attendre à un signal clair de la part de François Legault, avec le remaniement ministériel qu’il a annoncé.
Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, la machine à rumeurs s’est évidemment emballée depuis l’annonce d’un remaniement à venir.
En plein scandale SAAQclic, on s’attend à ce que Geneviève Guilbault soit dégommée comme vice-première ministre et ministre des Transports. Reste à voir où elle aboutira après son passage désastreux devant la commission Gallant.
Deux noms circulent par ailleurs comme successeur de Jonatan Julien à titre de ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale: Jean-François Simard, qui n’a jamais fait son entrée au gouvernement, et Bernard Drainville, député de Lévis.
Ce serait bien le bout si, pour une première fois dans l’histoire, un ministre de la Rive-Sud occupait ce titre.
Le fait qu’il habite sur la Rive-Nord ne serait pas plus admissible. Pas plus que l’idée de choisir un ministre qui représenterait les deux rives.
Cela équivaudrait à diluer grandement le poids de la capitale nationale, qui est loin d’en avoir à revendre.
Quant à M. Simard, il ne pourrait pas faire de miracles tant que le bureau du premier ministre persisterait à laisser la région sur la voie de côté.
Pros du fla-fla
Le gouvernement caquiste et son chef n’ont en effet jamais démontré qu’ils avaient la capitale nationale à cœur.
Faut-il vraiment s’en étonner, alors qu’à quelques mois de son arrivée au pouvoir, en 2017, François Legault avait même envisagé la possibilité de démolir le pont de Québec?
Cette infrastructure demeure un lien de transport stratégique essentiel. M. Legault n’en avait manifestement aucune idée, tout comme il n’a jamais démontré d’intérêt pour les autres enjeux de Québec.
Le chef caquiste avait fait cette étonnante déclaration devant une pancarte où il était inscrit: «Pour un 3e lien». Or ce projet phare de la campagne caquiste est demeuré à l’état de promesse, même si la ministre Geneviève Guilbault persiste à faire de l’esbroufe à coups de millions à son sujet.
Pour le reste, le bilan demeure très mince. Après la réalisation de la phase trois de la promenade Samuel-De Champlain, lancée par les libéraux, on a annoncé une passerelle cyclopiétonne en guise de phase quatre.
Réflexe «capitale nationale»
Sans vouloir commenter les rumeurs, le député péquiste Pascal Paradis espère voir le gouvernement caquiste «avoir le réflexe “capitale nationale”».
Cela voudrait dire «avoir une représentation régionale et des députés qui portent une voix forte sur le statut de la capitale nationale. C’est ce qu’on n’a pas vu dans les dernières années», constate l’élu de Jean-Talon.
M. Paradis rappelle que les rencontres diplomatiques ont presque toutes eu lieu à Montréal. Il cite la récente rencontre entre Mark Carney et François Legault.
Ce statut vient aussi avec des infrastructures et des actions particulières en cette matière, souligne-t-il. Des projets ont au contraire été abandonnés ou retardés, comme le tramway, le plus porteur.
Il reproche au gouvernement de ne pas avoir fait preuve d’initiative.
«Depuis le 400e, qu’est-ce qu’on a eu comme vision de la part de ce gouvernement de la CAQ? Qu’est-ce qu’il y a eu comme idée qui mobilise la région, qui la transporte vers les 20, les 30, les 50 prochaines années?»
La question demeure entière.