Remaniement du gouvernement Legault: «Tout est sur la table»

Le premier ministre François Legault prépare un vaste remaniement ministériel, qui n’aura rien de cosmétique. En prime, son gouvernement présentera de nouvelles orientations, dans l’espoir de reconnecter avec les électeurs.

Selon nos informations, ce grand rebrassage du Conseil des ministres aura lieu autour de la fête du Travail.

Cela laissera environ deux semaines aux nouveaux porteurs de ballon pour se familiariser avec leurs dossiers, avant la rentrée parlementaire le 16 septembre prochain.

«Tout est sur la table, tout le monde peut bouger. Ce sera un vrai remaniement», explique une source gouvernementale.

En panne dans les sondages, le gouvernement Legault souhaite ainsi opérer un changement de fond.

De nouvelles personnes, fait-on valoir, permettront de faire «émerger de nouvelles idées» et apporteront un nouveau visage à ce gouvernement au pouvoir depuis maintenant sept ans.

Important caucus

Mais, avant le remaniement, une importante réunion du caucus aura lieu jeudi prochain, au parlement de Québec.

Le chef caquiste en profitera pour prendre le pouls de la population à travers ses 86 députés.

D’ores et déjà, on sait que certains élus souhaitent discuter de la réduction du prix de l’essence.

Depuis l’abolition de la taxe carbone ailleurs au Canada, les automobilistes québécois paient plus cher à la pompe en raison de la participation de la province à la Bourse du carbone.

L’idée d’utiliser les sommes amassées afin de financer une baisse du prix de l’essence sera donc discutée.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Dans la région de la Capitale-Nationale, la possibilité d’un péage intelligent pour le controversé projet de troisième lien entre Québec et Lévis sera également sur la table.

Ce coup de sonde parmi les députés permettra au premier ministre de revoir les orientations de son gouvernement, comme annoncé en juin dernier.

«Je pense qu’il faudrait être sur une autre planète pour ne pas voir qu’il y a des Québécois qui sont déçus, sur certains dossiers, de la CAQ, donc c’est ce qui initie mon désir de changement», avait-il alors déclaré.

Certaines orientations chères à la formation, notamment en matière de santé, d’immigration et de laïcité, devraient toutefois demeurer inchangées. L’idée d’une constitution québécoise est également évoquée de plus en plus sérieusement.

La CAQ en difficulté

Avec ce grand brassage d’idées et de personnes, le gouvernement Legault espère pouvoir reprendre pied après avoir connu deux années difficiles depuis sa défaite dans l’élection partielle de Jean-Talon.

En juin dernier, la CAQ était troisième dans les intentions de vote, avec seulement 17%, selon un sondage Léger. Le PQ demeurait en tête avec 30%, tandis que le PLQ connaissait une remontée importante, à 28%, grâce à l’arrivée de son nouveau chef Pablo Rodriguez.

L’élection partielle dans Arthabaska, lundi prochain, devrait également être difficile pour le candidat caquiste. En début de campagne, un sondage Segma commandé par le PQ lui accordait un maigre 3%.