«Je suis finalement ici et je suis très fébrile»: Reinbacher arrive dans un contexte chaud
Le Rocket est impliqué dans une lutte sans merci pour une place en séries éliminatoires

Dave Lévesque
LAVAL | Ça prenait le premier entraînement de David Reinbacher avec le Rocket pour que plus d’une dizaine de journalistes de Montréal se déplacent dans l’île Jésus.
Et même s’il est question de l’île Jésus, il ne faut pas s’attendre à ce que l’Autrichien de 19 ans soit le sauveur du Rocket qui est impliqué dans une rude course pour une place en séries éliminatoires. Et ce même s’il a été le cinquième choix lors de la première ronde du dernier repêchage.
«Ce sont des matchs de haut niveau parce que toutes les équipes compétitionnent pour les séries éliminatoires», a prévenu l’entraîneur-chef Jean-François Houle qui a laissé échapper que Reinbacher devrait être en uniforme vendredi contre les Sénateurs à Belleville.
«Je suis finalement ici et je suis très fébrile. C’est une belle opportunité pour moi de finir la saison en beauté», a pour sa part lancé le jeune défenseur qui n’a pas bronché malgré la meute qui s’agglutinait autour de lui.
Et si...
Lorsqu’il a été retranché du camp d’entraînement, Reinbacher a été retourner au HC Kloten, le club suisse avec lequel il avait évolué la saison précédente.
Kloten a connu une saison de misère et a vécu deux changements d’entraîneurs. Ça n’a donc pas été une saison facile pour Reinbacher dont la production a chuté de moitié, passant de 22 à 11 points. Alors, aurait-il été mieux pour son développement de le faire jouer à Laval dès cette année?
«Je n’ai pas joué ici alors c’est difficile à dire. J’ai joué beaucoup en zone défensive et j’ai pu travailler sur les petits détails que les gens ne voient pas toujours», a indiqué Reinbacher qui est aussi habile sur ses patins devant les micros que sur la patinoire.
«On peut prendre tous les positifs de cette expérience, j’ai commis des erreurs qui m’ont permis de progresser», a-t-il ajouté en notant que sa saison avait été faite de hauts et de bas.
Pas d’attentes
Malgré ses 19 ans, Reinbacher semble être un ado sérieux et raisonné. Il a déjà compris qu’il devait éviter le piège de la pression même s’il arrive dans un contexte où son équipe lutte pour sa survie et qu’il doit trouver sa place au sein de l’effectif.
«J’essaie de laisser les attentes de côté. Je veux profiter du moment et apprendre de chaque joueur et des entraîneurs qui sont ici.»
Ça tombe bien parce que c’est aussi de cette façon que Jean-François Houle voit les choses pour les prochaines semaines.
«On ne veut pas qu’il pense trop, on veut qu’il joue bien défensivement et qu’il garde ça simple. On veut qu’il ait du plaisir. On ne va pas trop lui parler, on veut qu’il joue librement et qu’il se fie à son instinct.»
Un bon mentor
Lors de l’entraînement de mardi matin, Reinbacher évoluait en compagnie de Tobie Paquette-Bisson, le joueur le plus âgé de la brigade défensive, et c’est une bonne chose.
«C’est un bon mentor, un bon leader et pour moi, les mettre ensemble, Tobie peut l’aider à s’acclimater dans les exercices. C’est un joueur physique, il a une bonne saison et c’est un mariage naturel», estime Houle.
Paquette-Bisson a déjà le temps de se faire une tête sur son jeune coéquipier et la première impression est positive.
«C’est un rôle que j’aime avoir, il avait l’air super à l’aise et il me posait plein de questions. Il s’est bien impliqué dans la pratique. Habituellement, quand les gars arrivent, ils sont un peu gênés, mais il a montré qu’il a du caractère», a indiqué le vétéran en précisant que son arrivée n’ébranlait pas les colonnes du temple.
«On sait ce que le Canadien veut, on est un club-école alors on veut le prendre sous notre aile et lui montrer comment ça fonctionne ici.»
Adaptation
Reinbacher arrive au milieu de la course aux séries, mais surtout à l’aube d’une séquence de trois matchs en trois jours à l’étranger qui s’amorcera vendredi.
«On peut y aller à sept défenseurs, l’insérer ou retirer quelqu’un. On n’est pas sûr encore comment on va l’insérer», a indiqué Houle en notant que c’est le genre de séquence qui impose des changements dans l’alignement.
Avec deux matchs à Belleville et un autre à Toronto, deux rivaux de division, Reinbacher va rapidement devoir s’habituer au jeu physique de la LAH et aux plus petites patinoires nord-américaines.
«Il y a moins de distance à franchir, ce qui est bien, souligne le défenseur. J’espère que la transition se fera en douceur, ça s’est bien passé aujourd’hui [mardi]. L’aspect physique fait partie du jeu, il faut être prêt à faire face à ce genre de chose.»