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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Refuge pour animaux saturé: de petites bêtes ont besoin de votre aide

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Photo portrait de Marianne Langlois

Marianne Langlois

2025-08-10T04:00:00Z
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Un refuge de Victoriaville plein à craquer et qui attire des adoptants de partout au Québec souhaite ouvrir une salle d’opération qui permettrait aux animaux abandonnés de trouver une maison plus rapidement.

Le téléphone qui n’arrête pas de sonner, le carillon de la porte d’entrée qui retentit à répétition, les chiens impatients de sortir qui aboient derrière: et dire que le refuge n’est ouvert que depuis 10 minutes.

Des chatons et leur mère qui se trouvent dans l’aile «maternité» du refuge. Plusieurs cages doivent accueillir deux portées pour économiser de l’espace le plus possible.
Des chatons et leur mère qui se trouvent dans l’aile «maternité» du refuge. Plusieurs cages doivent accueillir deux portées pour économiser de l’espace le plus possible. Photo Marianne Langlois

«Vous allez voir qu’ici, on ne manque pas d’action», laisse tomber Geneviève Bouffard, la directrice générale de la SPAA de Victoriaville, qui traverse la pièce avec un chaton dans les bras à l’arrivée du Journal.

Geneviève Bouffard en compagnie d’Alaska, une jeune chienne qui a été abandonnée au refuge. Son propriétaire n’a pas mentionné au personnel qu’elle était enceinte malgré sa toute petite taille.
Geneviève Bouffard en compagnie d’Alaska, une jeune chienne qui a été abandonnée au refuge. Son propriétaire n’a pas mentionné au personnel qu’elle était enceinte malgré sa toute petite taille. Photo Marianne Langlois

En ce début du mois d’août, la Société protectrice des animaux d’Arthabaska (SPAA), qui accueille des milliers de chats, de chiens et d’animaux exotiques provenant de 33 villes et municipalités du Centre-du-Québec, déborde comme jamais.

Le grand Guru, qui attend sa famille pour la vie à la SPAA de Victoriaville. Le chaton de quelques mois est le dernier de sa portée à attendre d’être adopté.
Le grand Guru, qui attend sa famille pour la vie à la SPAA de Victoriaville. Le chaton de quelques mois est le dernier de sa portée à attendre d’être adopté. Photo Marianne Langlois

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«On gère une liste d’attente pour les prises en charge. Présentement, on a 18 personnes qui attendent pour abandonner un animal», ajoute Mme Bouffard.

Pourtant, chaque recoin de la bâtisse est utilisé pour y accueillir des animaux, alors que certaines cages contiennent jusqu’à huit chats, que la salle de conférence à l’étage est devenue une maternité pour des portées de chatons et qu’une employée doit partager son bureau avec des lapins.

Ce duo attend avec impatience sa nouvelle famille à la SPA Arthabaska de Victoriaville. Il s’agit de deux des 250 chats pris en charge par l’organisation.
Ce duo attend avec impatience sa nouvelle famille à la SPA Arthabaska de Victoriaville. Il s’agit de deux des 250 chats pris en charge par l’organisation. Photo Marianne Langlois

Sans compter tous les employés qui hébergent des animaux chez eux.

«Si les gens adoptaient tous en refuge, on ne serait pas dans cette situation», déplore Océanne Euvard, une animalière qui travaille à la SPAA de Victoriaville depuis trois ans.

Océanne Euvard et Geneviève Bouffard en compagnie de la jeune chienne Pandora, qui cherche sa maison pour la vie. Elles souhaitent sensibiliser la population sur les enjeux dans leur refuge du Centre-du-Québec, qui continue de voir un nombre croissant d’animaux abandonnés.
Océanne Euvard et Geneviève Bouffard en compagnie de la jeune chienne Pandora, qui cherche sa maison pour la vie. Elles souhaitent sensibiliser la population sur les enjeux dans leur refuge du Centre-du-Québec, qui continue de voir un nombre croissant d’animaux abandonnés. Photo Marianne Langlois

Lors de la visite du Journal, le refuge comptait un total de 250 chats et chatons, de même que 40 chiens. Pendant la journée, quatre chats ont été pris en charge par le refuge et trois autres ont été adoptés.

Deux chiens qui seront bientôt mis en adoption à la SPAA de Victoriaville. Le refuge accueille actuellement une quarantaine de chiens. Le Journal s’est rendu sur place afin de constater la situation en cette période forte en abandons.
Deux chiens qui seront bientôt mis en adoption à la SPAA de Victoriaville. Le refuge accueille actuellement une quarantaine de chiens. Le Journal s’est rendu sur place afin de constater la situation en cette période forte en abandons. Photo Marianne Langlois

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Un d’eux a été adopté par un couple de Boisbriand qui a fait plus de 300 kilomètres de route pour un chaton qu’il avait vu sur la page Facebook de la SPAA.

«On est tombé en amour avec un petit chat roux, mais il a été adopté avant notre arrivée. Finalement, on a eu un coup de cœur pour un autre chaton», a commenté Léanne Beaulieu avant de reprendre la route.

Léanne Beaulieu et son conjoint, Vincent Le Hémonet, ont fait plusieurs kilomètres de route afin d’adopter cette petite boule de poils.
Léanne Beaulieu et son conjoint, Vincent Le Hémonet, ont fait plusieurs kilomètres de route afin d’adopter cette petite boule de poils. Photo Marianne Langlois

Pas moins de 68 chatons ont été abandonnés à la SPAA pendant la semaine et ce n’est pas rare que les gens arrivent avec trois ou quatre chatons à la fois. Afin d’éviter que les gens les abandonnent dans la nature, il n’y a aucuns frais pour les personnes qui se présentent avec un chaton ou un animal qu’elles ont trouvé.

«Surtout pour les chatons, on veut qu’ils transitent tous ici pour qu’on puisse les stériliser et éviter les colonies», ajoute la directrice générale de 44 ans.

Longs délais

Alors que tous les refuges du Québec doivent composer avec des hausses records d’abandons, la SPAA de Victoriaville est l’une des seules SPA de la province qui ne possède pas de salle d’opération.

Plusieurs chiens qui attendent avec impatience leur nouvelle famille. Le chien à droite complètement a été abandonné après 10 années auprès de sa famille sans qu’on donne de raison. Plusieurs animaux sont dans cette situation.
Plusieurs chiens qui attendent avec impatience leur nouvelle famille. Le chien à droite complètement a été abandonné après 10 années auprès de sa famille sans qu’on donne de raison. Plusieurs animaux sont dans cette situation. Photo Marianne Langlois

Résultat, ses coûts opérationnels sont plus élevés, ses délais de mises en adoption sont plus longs et l’équipe passe plusieurs heures par semaine à transporter des médicaments ou des animaux chez le vétérinaire.

Un petit chaton qui attend de trouver une famille. Il a été abandonné au refuge en compagnie de ses frères et sœurs.
Un petit chaton qui attend de trouver une famille. Il a été abandonné au refuge en compagnie de ses frères et sœurs. Photo Marianne Langlois

Pour remédier à la situation, la SPAA de Victoriaville lance une campagne de sociofinancement, dont l’objectif est de 60 000 $. En date de vendredi, près de 42 000 $ avaient été amassés pour aider à réaliser son projet.

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