Refuge pour animaux saturé: de petites bêtes ont besoin de votre aide


Marianne Langlois
Un refuge de Victoriaville plein à craquer et qui attire des adoptants de partout au Québec souhaite ouvrir une salle d’opération qui permettrait aux animaux abandonnés de trouver une maison plus rapidement.
Le téléphone qui n’arrête pas de sonner, le carillon de la porte d’entrée qui retentit à répétition, les chiens impatients de sortir qui aboient derrière: et dire que le refuge n’est ouvert que depuis 10 minutes.

«Vous allez voir qu’ici, on ne manque pas d’action», laisse tomber Geneviève Bouffard, la directrice générale de la SPAA de Victoriaville, qui traverse la pièce avec un chaton dans les bras à l’arrivée du Journal.

En ce début du mois d’août, la Société protectrice des animaux d’Arthabaska (SPAA), qui accueille des milliers de chats, de chiens et d’animaux exotiques provenant de 33 villes et municipalités du Centre-du-Québec, déborde comme jamais.

«On gère une liste d’attente pour les prises en charge. Présentement, on a 18 personnes qui attendent pour abandonner un animal», ajoute Mme Bouffard.
Pourtant, chaque recoin de la bâtisse est utilisé pour y accueillir des animaux, alors que certaines cages contiennent jusqu’à huit chats, que la salle de conférence à l’étage est devenue une maternité pour des portées de chatons et qu’une employée doit partager son bureau avec des lapins.

Sans compter tous les employés qui hébergent des animaux chez eux.
«Si les gens adoptaient tous en refuge, on ne serait pas dans cette situation», déplore Océanne Euvard, une animalière qui travaille à la SPAA de Victoriaville depuis trois ans.

Lors de la visite du Journal, le refuge comptait un total de 250 chats et chatons, de même que 40 chiens. Pendant la journée, quatre chats ont été pris en charge par le refuge et trois autres ont été adoptés.

Un d’eux a été adopté par un couple de Boisbriand qui a fait plus de 300 kilomètres de route pour un chaton qu’il avait vu sur la page Facebook de la SPAA.
«On est tombé en amour avec un petit chat roux, mais il a été adopté avant notre arrivée. Finalement, on a eu un coup de cœur pour un autre chaton», a commenté Léanne Beaulieu avant de reprendre la route.

Pas moins de 68 chatons ont été abandonnés à la SPAA pendant la semaine et ce n’est pas rare que les gens arrivent avec trois ou quatre chatons à la fois. Afin d’éviter que les gens les abandonnent dans la nature, il n’y a aucuns frais pour les personnes qui se présentent avec un chaton ou un animal qu’elles ont trouvé.
«Surtout pour les chatons, on veut qu’ils transitent tous ici pour qu’on puisse les stériliser et éviter les colonies», ajoute la directrice générale de 44 ans.
Longs délais
Alors que tous les refuges du Québec doivent composer avec des hausses records d’abandons, la SPAA de Victoriaville est l’une des seules SPA de la province qui ne possède pas de salle d’opération.

Résultat, ses coûts opérationnels sont plus élevés, ses délais de mises en adoption sont plus longs et l’équipe passe plusieurs heures par semaine à transporter des médicaments ou des animaux chez le vétérinaire.

Pour remédier à la situation, la SPAA de Victoriaville lance une campagne de sociofinancement, dont l’objectif est de 60 000 $. En date de vendredi, près de 42 000 $ avaient été amassés pour aider à réaliser son projet.