Plusieurs élus de la CAQ étaient en faveur d'une réforme du mode de scrutin


Patrick Bellerose
En plus de Benoit Charette, plusieurs élus caquistes ont défendu la réforme du mode de scrutin dans le passé, fait valoir Jean-Pierre Charbonneau, qui milite pour inclure une part de proportionnelle dans notre système électoral.
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Bernard Drainville, Suzanne Roy, Shirley Dorismond, Jean-François Roberge, Simon Jolin-Barrette: François Legault est «entouré d’intellectuels», raille le président du Mouvement démocratie nouvelle, en référence aux propos du chef de la CAQ voulant que le sujet n’intéresse personne mis à part «quelques intellectuels».
Il réagissait aux écrits du ministre Benoit Charette en faveur d’une réforme du mode de scrutin en 2016, dont notre Bureau parlementaire faisait état lundi. «Le statu quo serait le pire des scénarios, pour le Québec, pour le Canada et pour la démocratie», écrivait M. Charette à un comité fédéral chargé d’étudier la question.
Jean-Pierre Charbonneau avait d’ailleurs reçu le député caquiste à sa maison de Belœil pour lui expliquer la genèse du dossier. Celui-ci avait ensuite été repris par Simon Jolin-Barrette, qui l’a fait cheminer jusqu’à la signature d’une entente avec les autres partis, à l’exception du PLQ.
À l’époque, la CAQ militait ardemment pour inclure une part de proportionnelle. Mais depuis, le gouvernement Legault a fermé la porte à tous changements, après avoir laissé mourir au feuilleton un projet de loi en ce sens lors de son premier mandat.
Drainville et les autres
Nouvellement élu sous la bannière de la CAQ, Bernard Drainville était autrefois délégué du PQ dans le dossier de la réforme du mode de scrutin, rappelle M. Charbonneau. Il avait même proposé de telles mesures en 2011 et 2012.
Pourtant, le soir des élections, il y a deux semaines, le nouveau député de Lévis se prononçait contre une révision du système. «Il venait de prendre le pouvoir et il disait: ‘’ben là, je n’ai plus intérêt, moi, à plaider pour la cause que j’ai défendue’’», dit M. Charbonneau. Le nouvel élu caquiste affirmait alors que les systèmes proportionnels amènent de l’instabilité.
Également élue pour la première fois le 3 octobre dernier, l’ex-présidente de l’Union des municipalités du Québec était aussi en faveur d’une réforme. Suzanne Roy cosignait une lettre ouverte à l’automne 2019 pour souligner qu’elle permettrait aux élus municipaux des régions du Québec «de se faire entendre plus facilement à l’Assemblée nationale et auprès du gouvernement».
Députée de Marie-Victorin, Shirley Dorismond affirmait en avril 2021, dans un communiqué conjoint avec M. Charbonneau: «depuis plus de 6 mois, le gouvernement Legault ne fait aucun effort pour que le processus législatif se poursuive».
«C’est assez les belles promesses, les beaux discours, les bonnes intentions. C’est maintenant le temps de passer à l’action! Le gouvernement doit tenir parole!», déclarait-elle à titre de vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec.
Distorsion du vote
Le projet était également défendu par des caquistes de la première heure. Dans l’opposition au printemps 2018, le ministre Jean-François Roberge déplorait que le PLQ ait «fait élire 70 députés et obtenu 56% des sièges de l’Assemblée nationale, en obtenant seulement 42% des votes exprimés».
Son parti vient d’obtenir 90 sièges, avec moins de 41% des voix.
«Contrairement aux vieux partis qui nous le promettent depuis des décennies et reculent une fois rendus au pouvoir, la CAQ s’engage à déposer un projet de loi pour s’assurer que chaque voix soit entendue et représentée à l’Assemblée nationale, et ce, dès la première année de son mandat», affirmait le député dans un communiqué.
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