Refonte des titres de transport: un accueil mitigé dans le grand Montréal

Agence QMI
La deuxième phase de la refonte tarifaire de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), qui concerne Montréal, Laval et une partie de la Rive-Sud, sera déployée dès le 1er juillet prochain, un changement qui laisse une association de transport dans une position mitigée.
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Pour l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), qui voit le prix du passage unitaire du métro de Longueuil vers Montréal monter de 3,50 $ à 5,25 $, cette hausse ne passe tout simplement pas.
«Pour un couple qui prend le métro à Longueuil pour se rendre à Montréal, on parle d’une vingtaine de dollars pour un déplacement. À ce prix-là, l’automobile devient très concurrentielle», a dénoncé par voie de communiqué Axel Fournier, porte-parole de l’ATCRS.
Joint par téléphone, le conseiller principal - affaires publiques et relations médias de l’ARTM, Simon Charbonneau, relativise la situation.
«La position de l’association en est une très circonscrite qui ne donne pas l’ensemble de l’information», a-t-il souligné. «Présentement, si on prend le métro à Longueuil sans aucun autre déplacement, alors oui, pour le moment c’est 3,50 $. Mais ce qu’ils ne vous disent pas, c’est que si on prenait le train par exemple de Longueuil vers Montréal ça coûtait 6 $ et si on devait utiliser plus d’un moyen de transport collectif pour un voyage, ça coûtait 6,25 $.»
Présentée jeudi matin, la deuxième phase fera disparaître 332 titres de transport dès le 1er juillet.
À partir de ce moment, les passagers en provenance de Montréal (zone A) et Laval (zone B) pourront se prévaloir des titres Tous modes ou Bus.
Le premier donne accès à tous les modes de transport (bus, métro, train, REM), avec des tarifs qui varient selon le nombre de zones nécessaires. Le deuxième offre l’accès à presque tous les services de bus (à quelques exceptions près).
La première phase avait déjà été déployée dans les couronnes nord et sud, soit les zones C et D, a d’ailleurs rappelé l’ARTM par communiqué.
«Il faut savoir qu’à la base, quand on est arrivé, il y avait environ 700 titres différents de transport. C’est énorme, il fallait rendre ça plus cohérent. Pour les Montréalais, on s’en sort gagnant», a indiqué la mairesse Valérie Plante, en scrum jeudi après-midi.
En plus de la refonte tarifaire, l’organisation procède au même moment à l’indexation annuelle de la grille tarifaire, laquelle va se traduire par une augmentation de 2 % des recettes tarifaires. Le tarif unitaire est maintenu à 3,50 $.
«La refonte tarifaire des transports collectifs a été discutée pendant près de 40 ans sans aboutir. L’ARTM a hérité d’un cumul de 17 grilles tarifaires avec plusieurs logiques concurrentes et plus de 750 titres. Il était temps de simplifier et de moderniser l’offre tarifaire», a déclaré par voie de communiqué Benoît Gendron, directeur général de l’ARTM.
«Dans une période de relance, quand on invite la visite à venir à Montréal, ça fait partie des outils. Une tarification simplifiée, c’est important. Pour Montréal, il n’y aura pas beaucoup de changements. C’est surtout pour les banlieues que ça va amener des choses. Ça va être simplifié. Tous les modes de transports vont être intégrés», a ajouté Valérie Plante.
Pour le cabinet de la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, cette implantation répond à un «souci d’équité» entre les territoires.
«Dans le cas spécifique de Longueuil, la grande majorité des usagers utilisent à la fois l’autobus et le métro pour se rendre à Montréal. Ainsi, pour l’usager régulier qui s’achète un titre mensuel, il n’y aura aucune répercussion puisque le titre mensuel est offert à un coût équivalent», a avancé le cabinet.
«Les avantages sont largement supérieurs aux désavantages pour la plupart des usagers, sans compter les bénéfices particuliers pour de nombreuses personnes. Pensons entre autres à la gratuité qui vise les enfants de 12 ans et moins tout comme les tarifs réduits pour les jeunes de 6 à 17 ans, les étudiants et les 65 ans et plus», a-t-il ajouté.