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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

REEE automatiques pour les enfants de familles à faibles revenus

Illustration Adobe Stock
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Emmanuelle Gril

2025-02-08T05:00:00Z
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Les enfants issus de ménages à faibles revenus se voient donner un petit coup de pouce pour leurs études postsecondaires: le REEE à adhésion automatique souscrit par le gouvernement. À la clé, un montant de 2000$.

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Pour éviter de laisser de l’argent sur la table, le gouvernement fédéral ouvrira automatiquement un REEE aux enfants admissibles si leurs parents ne les ont pas encore inscrits d’ici l’âge de 4 ans. Cette mesure a été annoncée dans le dernier budget et concernera les enfants admissibles nés après 2024. La première cohorte en bénéficiera dès 2028, lorsque les bambins seront âgés de 4 ans.

2000$ à vie

Rappelons que le Régime enregistré d’épargne-études (REEE) permet d’épargner de l’argent à l’abri de l’impôt pour financer les études postsecondaires de son enfant. Ses généreuses subventions en font même l’un des régimes d’épargne enregistrés les plus avantageux! Malheureusement, beaucoup de jeunes, notamment ceux qui en auraient le plus besoin, n’ont pas de REEE, car leurs parents n’en ont pas ouvert un pour eux.

«Pourtant, ouvrir ce régime ne coûte rien et si la famille est à faibles revenus, l’enfant recevra dès la première année dans son REEE le Bon d’études canadien (BEC), un montant de 500$, puis 100$ par an jusqu’à ses 15 ans pour un maximum de 2000$ à vie», souligne Daniel Harissa, conseiller en sécurité financière chez Lafond Services financiers. Autrement dit, si on remplit les conditions, on n’a même pas besoin de sortir de l’argent de ses poches pour avoir droit à ce montant.

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Avec ces nouvelles mesures, à partir de 2028, un enfant de 4 ans recevra donc immédiatement dans son REEE à souscription automatique un total de 800$ (500$ plus 100$ par an pour les trois années précédentes). Cet argent fructifiera et produira des intérêts au fil du temps.

Conditions à remplir

«Avec cette mesure, le gouvernement ne laisse plus l’obtention du BEC entre les mains des parents, et le Bon d’études canadien sera disponible par défaut pour tous les enfants qui sont éligibles», précise Daniel Harissa. On estime que 2,7 millions d’enfants issus de familles à faibles revenus n’ont pas reçu le BEC auquel ils avaient droit, et que grâce à l’inscription automatique, 130 000 jeunes supplémentaires le percevront chaque année.

Pour être admissible, la famille doit avoir de faibles revenus, un montant indexé établi annuellement. Pour la période allant du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025, ce revenu est fixé à 55 867$. Ces fourchettes de revenus grimpent pour les ménages ayant plus de trois enfants.

Parmi les autres conditions à remplir pour avoir droit au BEC, comme auparavant, il faut que l’enfant soit résident canadien, qu’il détienne un numéro d’assurance sociale, qu’il soit né après 2004 et que son tuteur principal ait produit ses déclarations de revenus pour chaque année fiscale où le BEC est demandé.

Bon à savoir: si le BEC n’a jamais été demandé, le jeune qui a atteint ses 18 ans peut ouvrir un REEE pour lui-même et réclamer le BEC de façon rétroactive. On a désormais jusqu’à l’âge de 31 ans pour le faire.

Conseils

  • Pour pouvoir décaisser des montants du REEE à adhésion automatique, les parents ou l’enfant qui a atteint ses 18 ans doivent reprendre la gestion du régime.
  • Les parents ne peuvent pas cotiser au REEE à adhésion automatique. Pour le faire, ils doivent là encore le reprendre du gouvernement et effectuer leurs propres cotisations.
  • Faire des cotisations donne aussi droit à la Subvention canadienne pour l’épargne-études et à l’incitatif québécois à l’épargne-études. Ces montants sont bonifiés pour les familles à faibles revenus.
  • Au moment du retrait, le jeune ne sera imposé que sur les paiements d’aide aux études (PAE), c’est-à-dire les prestations, subventions et intérêts accumulés. Puisqu’il sera aux études, ses revenus seront probablement bas et l’impact fiscal du retrait sera très faible ou nul.
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