L’ancien hockeyeur Steve Bégin adore redonner aux jeunes atteints de troubles d’apprentissage
L’ancien joueur du Canadien n’était pas le plus talentueux mais il a fait preuve de courage et de persévérance


Marc de Foy
Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.
L’ancien joueur du Canadien Steve Bégin n’était pas le plus talentueux sur la patinoire, mais personne ne travaillait plus fort que lui. On le respectait pour sa persévérance et son courage.
En fait, il y avait là-dedans un côté de sa vie que l’on ne connaissait pas encore. Bégin ne l’a pas eu facile dans sa jeunesse.
Tout était compliqué pour lui à l’école. Il souffrait du trouble de déficit de l’attention. Un autre problème l’ennuyait, mais ce n’est qu’à l’âge adulte qu’il l’a découvert. En consultant avec sa fille cadette un questionnaire portant sur la dyslexie, il a appris qu’il était atteint de ce trouble, tout comme elle.
L’homme de 46 ans en parle ouvertement aujourd’hui. Depuis trois ans, il trouve un grand bonheur à animer des conférences auprès de jeunes aux prises avec des troubles d’apprentissage, à titre de porte-parole du programme J’aime mon DYS.
«J’adore ça, j’aime discuter avec les enfants, c’est plaisant de voir leurs réactions», raconte l’homme originaire de Trois-Rivières.

«L’école enseigne les matières de base. Mais il y a plus que ça à apprendre. On doit inculquer aux jeunes les vertus du travail et leur dire qu’ils doivent se démener pour réussir.»
Trois principes de vie
Au même âge, Bégin dépensait ses énergies dans la pratique du hockey, même si on lui disait qu’il ferait mieux d’étudier «parce que tu n’auras pas beaucoup de chances de te rendre à la Ligue nationale de hockey», lui disait-on.
«Aux yeux des professeurs, j’étais le crayon le moins aiguisé de la classe, continue-t-il. Mais, on ne connaissait pas encore tout ce qu’on sait aujourd’hui sur le déficit de l’attention, la dyslexie et d’autres problèmes cognitifs pouvant affecter les jeunes.»
Pour ces raisons, Bégin s’est senti investi d’une mission quand il a été approché par le mouvement J’aime mon DYS. Son discours comprend notamment trois recommandations qu’il considère comme des principes de vie primordiaux.
«Premièrement, il faut se fixer des objectifs tous les jours», dit-il aux élèves qu’il rencontre.
«Deuxièmement, il faut être persévérant et se concentrer sur ce qu’on veut faire.»
«Troisièmement, Il faut être courageux. Si tu veux réussir dans la vie, si tu veux t’accrocher, si tu veux y croire, tu peux y arriver.»
Il est proche des gens
Bégin est retourné lui-même à l’école à l’âge de 39 ans.
En 2018, quatre ans après la fin de sa carrière dans le hockey, il a répondu à un défi que lui avait lancé Georges St-Pierre, le célèbre combattant en arts martiaux mixtes, en terminant les cours de français et d’anglais qu’il lui manquait pour obtenir son diplôme de cinquième secondaire.
Parler avec des jeunes est un naturel pour Bégin.
«Je me suis toujours tenu avec le monde, je suis quelqu’un d’accessible qui rend les gens à l’aise».
L’auteur de ces lignes peut en témoigner. Steve Bégin est un être authentique et profondément humain. Il est monsieur Tout-le-Monde.