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L'article provient de TVA Sports
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Record d'Ovechkin: laissons les joueurs jouer

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Photo portrait de Jean-Charles Lajoie

Jean-Charles Lajoie

2025-04-07T22:16:08Z
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Spencer Carbery est un homme heureux et soulagé! Le coach des Capitals de Washington, accessoirement entraineur de l’année dans la Ligue nationale de hockey (LNH), peut enfin espérer que son groupe de joueurs se recentre sur le seul vrai objectif qui devrait toujours compter, les séries éliminatoires de la Coupe Stanley.

Heureusement, Carbery n’est pas John Tortorella. Il ne s’est pas invité à titre de briseur de party dans la course folle d’Alex Ovechkin vers le record absolu de buts en saison régulière dans l’histoire de la LNH.

«Torts» aurait peut-être craché dans la soupe dans le dernier mois, lasse de constater le jeu désynchronisé de son équipe, trop distraite par l’attention immense et légitime envers le record du «Tzar».

Carbery a eu la sagesse de battre en retraite, de sourire à belles dents et de se montrer patient devant l’exploit qui est devenu le sujet de conversation partout sur la planète hockey.

Or, si Washington avait été sur la ligne des séries, comme le Canadien à titre d’exemple, je suis certain que le coach aurait rappelé ses hommes à l’ordre.

Autrement dit, tout est arrivé de la meilleure des façons et les «Caps» peuvent maintenant se remettre au travail en vue des séries. Ou de la série devrais-je plutôt dire, car je me répète, mais le Canadien va gagner ce rendez-vous de premier tour en six rencontres contre Washington.

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Tout est trop parfait avec les «Caps» cette saison. Une quantité phénoménale de points d’interrogations se sont transformés en même temps en points d’exclamation : Pierre-Luc Dubois, Dylan Strome, Jakob Chychrun, Logan Thompson, Charlie Lindgren, Aliaksei Protas, Tom Wilson, Connor McMichael et bien entendu Ovechkin et le record de Gretzky.

Quelque chose me dit que la chaine peut débarquer rapidement lorsqu’autant de doutes se transforment en certitudes positives. Je compte sur ce principe et une défaillance entre les poteaux pour prédire un deuxième tour éliminatoire au CH ce printemps.

Mais revenons à «Alexandre Le Grand» Ovechkin...

«Ovi» a fait ça en grand champion qu’il est, c’est à dire en mystifiant un gardien adverse, un autre, de l’un de ses lasers dévastateurs.

Un exploit exceptionnel et salué par le monde du hockey en entier, avec raison. Même si Ovechkin a marqué une moyenne de 12 buts de moins par saison que Mike Bossy, sa moyenne de 0,60 buts par rencontres demeure exceptionnelle.

Et ce record aux apparences inatteignables fut dans un concert d’éloges loin du politique. Pourtant, on sait fort bien que tout est politique, y incluant le sport. Là où il y a de l’argent, il y a de la politique.

Le sport en est gangréné, mais sait choisir ses batailles. Ce qui fait que le sport parle facilement des deux bords de la bouche selon les circonstances.

D’un bord, on idolâtre Ovechkin pour un record de buts qui ne fait pratiquement aucun sens. De l’autre bord, on n’invite pas la Russie à la Confrontation des 4 nations ou aux Jeux olympiques.

Je suis heureux de voir «Ovi» scorer des buts autant que pour ses compatriotes. Je suis surexcité de la venue l’automne prochain de notre petit «Ovi» à nous ici à Montréal, l’extraordinaire Ivan Demidov. Je déplore seulement qu’on leur interdise de représenter leur pays dans des rendez-vous internationaux.

Poutine a envahi l’Ukraine et c’est abject. Si Donald Trump prend le Groenland, est-ce qu’on va bannir les États-Unis des Jeux olympiques et de la prochaine Coupe du monde?

Ainsi va le sport... un refuge fertile et émouvant où il fait bon se déposer afin d’éviter la grisaille d’une planète qui elle se fait un peu plus laide chaque jour.

Rendu-là, laissons les joueurs jouer. C’est tellement plus beau et noble que la politique.

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