Refuges au maximum de leur capacité, animaux laissés sur le bord des routes, abondance de petites annonces sur le web: record d'abandons d'animaux au Québec


Marianne Langlois
Refuges au maximum de leur capacité, animaux laissés sur le bord des routes, abondance de petites annonces sur le web; le Québec connaît sa pire année d’abandons animaliers depuis cinq ans, alors qu’il reste moins d’un mois avant le 1er juillet.
«On sent encore les effets des adoptions faites pendant la pandémie. C’est la plus forte hausse d’abandons des cinq dernières années qu’on vit actuellement», déplore Laurence Massé, directrice générale de la SPCA de Montréal.

Le mois de juillet dit, «des déménagements», rime avec abandon d’animaux au Québec, et les statistiques continuent d’empirer: on recense environ 30% plus d’abandons qu’à pareille date l’année dernière.

«Avec les tarifs de Trump, l’inflation et la crise de logement, on sent la pression. Les gens n’arrivent plus à payer leur facture à l’épicerie, alors évidemment que c’est plus difficile de garder leur animal. Il y a eu 16 abandons aujourd’hui seulement», ajoute-t-elle alors que la SPCA est au maximum de sa capacité.

Le Journal a constaté que des dizaines et des dizaines de publications d’animaux à donner avaient justement fait leur apparition dans les dernières semaines sur des sites de petites annonces ou des groupes Facebook comme «Animaux à donner au Québec» et ses nombreuses variations pour plusieurs villes.

Camille Naud est justement l'une de celles qui ont dû faire le choix déchirant.
«Je ne veux absolument pas me débarrasser d’eux, mais le condo où je demeure n’accepte pas les animaux, aucun proprio ne les accepte. J’aimerais qu’une famille puisse les accueillir même de façon temporaire. Je cherche depuis des mois», explique la Repentignoise qui a heureusement trouvé une famille aimante pour son chien de 14 ans.
Logement sans animaux
L’organisme Chatons Orphelins Montréal (COM) constater un nombre préoccupant d'abandons, mais aussi une plus grande difficulté à leur trouver une nouvelle maison.

«Dans la majorité des cas, les raisons qui font en sorte qu’une personne ne peut pas adopter, c’est une interdiction du proprio», ajoute Océane Corbière, une bénévole.
Pour Passeport Animal, un organisme de Beauceville qui dessert 52 municipalités, des sauvetages pour des animaux abandonnés dans «un fond de rang», dans des boîtes de carton, ou attachés à un poteau, ont lieu de trois à quatre fois par semaine.

«Il est même arrivé que des gens laissent leur animal dans le logement qu’ils quittent ou dans une boîte devant la porte», dénonce Andréanne Drouin, propriétaire de Passeport Animal.

Dans les cas d’abandon urbain, les propriétaires s’exposent à des amendes pouvant atteindre 5000$, qui prend en compte les frais de vétérinaires nécessaires.
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