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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Reconnaître le déclin du français au Québec est essentiel pour diriger le PLC, selon Duclos

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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2025-01-27T21:44:08Z
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Le prochain chef du Parti libéral du Canada (PLC) devra impérativement reconnaître que le français est en déclin non seulement au Canada, mais aussi au Québec, affirme le lieutenant québécois pour le gouvernement, Jean-Yves Duclos.

Dans une longue lettre ouverte destinée aux candidats de la course à la chefferie, M. Duclos réitère que la maîtrise des deux langues officielles, «c’est une question de respect et de valeurs».

«Les candidats devront aussi tenir compte des atouts et distinctions de la nation québécoise, reconnaître le déclin du français au Québec et partout ailleurs au pays et assurer la pérennité des communautés francophones à travers le pays», poursuit le ministre.

Les trois principaux candidats dans la course à la succession de Justin Trudeau, Mark Carney, Chrystia Freeland et Karina Gould, reconnaissent tous que la langue française est en déclin au Québec.

Le ministre Duclos a aussi invité le prochain chef à «prendre au sérieux la menace posée par des forces qui veulent séparer le Québec du Canada». «L’humanité a besoin de plus de collaboration et de solidarité, pas de moins», écrit-il.

Une thèse qui ne fait pas consensus dans le caucus

Même si la thèse est supportée par les chiffres du dernier recensement de Statistique Canada, et même si c’est la position officielle du gouvernement libéral, plusieurs élus libéraux au Québec sont frileux à admettre le déclin du français au Québec.

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Anna Gainey, l’élue de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount, a semé la controverse à son arrivée aux Communes, en 2023, en refusant de reconnaître la chose malgré les questions répétées des journalistes.

Emmanuella Lambropoulos, une cosignataire de ce groupe d’élus, a été forcée de se retirer du comité des Langues officielles lorsqu’elle a remis la thèse en doute.

Lors de son assermentation comme ministre des Langues officielles en décembre, Rachel Bendayan, élue à Outremont, a évité de répondre si «oui ou non» le français est en perte de vitesse au Québec avant de se corriger quelques heures plus tard.

Contre la loi 96

Certains militent même publiquement contre la loi 96, adoptée en 2022 par le gouvernement de François Legault, qui établit un nouveau cadre pour renforcer le français au Québec, notamment comme langue au travail.

Lorsque la Cour suprême a accueilli le dossier sur la loi 21 (sur la laïcité de l’État) la semaine dernière, un groupe de huit libéraux québécois en ont profité pour réitérer leur opposition à la loi 96.

«Nous avons pris une position ferme contre la loi 96 et avons manifesté aux côtés de notre communauté pour nous y opposer», a déclaré ce groupe représenté notamment par Anna Gainey.

Questionné à ce sujet, le bureau du ministre Duclos a rappelé que ces deux lois sont contestées «d’abord et avant tout» par des Québécois.

Comme Québec s’est servi de la clause de dérogation de manière préventive dans les deux cas, le jugement pourrait avoir un impact sur les deux lois.

Que ce soit au niveau de la langue parlée à la maison, au travail, comme langue maternelle ou comme langue maîtrisée, le français décline depuis le début des années 2000.

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