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Reconnaissance d'un État palestinien: «un mauvais signal», selon Berlin

AFP
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2025-06-05T14:51:55Z
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La reconnaissance «actuellement» d'un État palestinien serait «un mauvais signal», a déclaré jeudi le chef de la diplomatie allemande, prenant le contrepied d'un mouvement en ce sens de plusieurs pays européens.

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«Ce processus doit être mené à bien dans le cadre de négociations entre Israël et les Palestiniens avant que nous puissions reconnaître un État palestinien», a déclaré Johann Wadephul lors d'une conférence de presse à Berlin avec son homologue israélien Gideon Saar.

C'est une position «que nous faisons aussi valoir auprès de nos partenaires et amis européens», a ajouté l'Allemand.

Plusieurs pays européens, comme l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, ont déjà reconnu un État palestinien.

La France, le Royaume-Uni et le Canada ont récemment annoncé aussi l'envisager face à l'intensification de l'offensive israélienne à Gaza et le blocage de l'aide humanitaire.

Le chef de l'État français Emmanuel Macron a souligné fin mai à Singapour qu'une telle reconnaissance ne constituait pas «pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique».

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Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les images «choquantes» en provenance de Gaza montrent que l'aide humanitaire est «insuffisante», a déclaré M. Wadephul jeudi.

«C'est pourquoi j'ai réitéré aujourd'hui, lors de notre entretien, ma demande urgente d'autoriser l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, conformément aux principes d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance, et sans restrictions», a-t-il dit.

«Ce n'est pas seulement un impératif humanitaire, c'est aussi le droit international en vigueur», a-t-il insisté.

Il a aussi déploré la décision récente du gouvernement israélien d'autoriser la construction de 22 colonies en Cisjordanie.

«Même en tant qu'amis, nous ne pouvons fermer les yeux là-dessus. Et je dois dire que nous rejetons cette décision, car cette politique de colonisation est contraire au droit international», a-t-il dit.

De tels agissements réduisent les chances d'une «solution à deux États» défendue par Berlin.

«Nous avons besoin du soutien de l'Allemagne aujourd'hui, en ces heures difficiles. Israël est confronté à une attaque militaire, juridique, diplomatique et économique», a de son côté estimé M. Saar.

Si l'Allemagne est l'un des plus fidèles soutiens de l’État hébreu, en raison de sa responsabilité dans la Shoah, le chancelier Friderich Merz n'en a pas moins menacé il y a une semaine le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de ne plus soutenir son pays face à la catastrophe humanitaire en cours dans le territoire palestinien.

Jeudi, des dizaines de manifestants ont protesté devant le ministère des Affaires étrangères à l'occasion de la visite de M. Saar.

Les participants ont brandi des drapeaux palestiniens et portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Pas de soutien aux crimes de guerre à Gaza» ou encore «Arrêtez les livraisons d'armes».

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