Recommandation de la Commission spéciale: les écrans bannis en tout temps à l’école?
La Commission spéciale sur les impacts des écrans recommande au gouvernement d’interdire les appareils mobiles partout dans les écoles

Patrick Bellerose
Québec envisage d’interdire les cellulaires dans les écoles, partout et en tout temps, dès la rentrée scolaire de septembre prochain.
Le ministre Bernard Drainville s’est montré très ouvert à cette première recommandation de la commission spéciale mise sur pied pour étudier l’impact des écrans sur les jeunes.
«On l’accueille avec beaucoup d’ouverture et beaucoup d’intérêt», a commenté le ministre de l’Éducation peu après la publication d’un rapport intermédiaire, mardi.
Malgré son penchant favorable, M. Drainville refuse toutefois de confirmer si Québec ira de l’avant. «On va terminer nos travaux et on va vous revenir le plus rapidement possible», dit-il.
«On est conscients du fait que, si on veut implanter une éventuelle interdiction dans les écoles pour septembre, il faut que la décision soit prise rapidement», a-t-il martelé.
Le rapport final de la Commission spéciale sur les impacts des écrans est attendu pour le 30 mai.
Déjà interdit en classe
Le gouvernement Legault interdit déjà les cellulaires et autres appareils mobiles en classe depuis janvier 2024.
Mais la Commission spéciale recommande d’aller beaucoup plus loin en proposant que tous les écrans et les écouteurs soient bannis «dans l’ensemble des écoles primaires et secondaires jusqu’à la fin des cours, y compris sur le terrain de l’école [...]».
Des exceptions seraient toutefois prévues pour les élèves à besoins particuliers.
La mesure fait consensus parmi les partis à l’Assemblée nationale, même si Québec solidaire estime que son implantation devrait se faire plus lentement et de manière «progressive et décentralisée» dans les écoles secondaires.
Des parents mitigés
À la Fédération des comités de parents du Québec, on aurait préféré que les écoles puissent décider elles-mêmes d’interdire ou non les cellulaires en dehors des salles de classe.
Après tout, la CAQ promettait plus d’autonomie aux établissements scolaires.
Les jeunes ont parfois besoin de communiquer avec leur employeur ou avec leurs parents, fait valoir la présidente de la Fédération des comités de parents, Mélanie Laviolette.
Une interdiction pourrait également inciter les élèves à sortir du terrain de l’école pour se connecter à internet ou envoyer un texto.
La Fédération se range toutefois à la recommandation afin que la transition se fasse de la «façon la plus harmonieuse possible».
Écoles pionnières
Si la décision de Québec se fait toujours attendre, des écoles ont choisi de prendre le taureau par les cornes.
Depuis septembre dernier, les élèves de l’école d’Oka doivent placer leurs appareils dans une pochette verrouillée pour la journée.
Dans la région de Québec, les écoles Rochebelle et Joseph-Francois Perreault ont aussi mis des mesures en place pour limiter l’accès aux cellulaires.
Le ministre Drainville a d’ailleurs souligné ce succès dans sa courte intervention devant les médias.
«Alors c’est possible de le faire déjà, en vertu des pouvoirs que les conseils d’établissement ont. Maintenant, la recommandation de la Commission, c’est d’étendre cette interdiction à l’ensemble des écoles», a-t-il résumé.
LA RECOMMANDATION
«[...] que le gouvernement du Québec interdise, dès la rentrée scolaire 2025-2026, l’usage des cellulaires, des écouteurs et autres appareils mobiles personnels dans l’ensemble des écoles primaires et secondaires jusqu’à la fin des cours, y compris sur le terrain de l’école [...]»
CHRONOLOGIE
- Janvier 2024: interdiction du cellulaire en classe
- Juin 2024: l’Assemblée nationale demande la création d’une commission spéciale sur les impacts des écrans sur les jeunes
- Avril 2025: première recommandation de la Commission
- Mai 2025: dépôt du rapport final
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