Récit crève-cœur d’une enfant au procès de Benoit Cardinal
Claudia Berthiaume | Journal de Montréal
Une enfant a livré un récit crève-cœur ce matin, au troisième jour d’un procès pour meurtre, relatant comment elle a vu une femme se faire « massacrer » en pleine nuit.
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«[Elle] avait peur, elle était en petit bonhomme et elle se faisait massacrer», a décrit la fillette d’âge primaire.
Celle que l’on ne peut identifier sur ordre du tribunal témoignait ce matin devant la juge Johanne St-Gelais au palais de justice de Joliette.
Un jury composé de neuf femmes et cinq hommes devra trancher quant à la culpabilité ou l’innocence de Benoit Cardinal.
L’homme de 34 ans est inculpé du meurtre prémédité de sa conjointe Jaël Cantin, survenu le 16 janvier 2020, à Mascouche.
Cette nuit-là, une bambine se trouvait dans le bâtiment multifonctions du chemin des Anglais où la femme de 33 ans a poussé son dernier souffle.
L’enfant a d’abord été alertée par un cri «à l’aide».
Elle s’est précipitée vers la pièce d’où provenaient les cris.
«J’ai ouvert la porte, j’ai vu [Jaël] en train de se faire étrangler. Il la torturait», a raconté la fillette à un enquêteur de la Sûreté du Québec dans les heures ayant suivi le drame.
«Très méchant»
Selon elle, trois personnes se trouvaient alors dans la pièce: la victime, l’accusé et un autre homme qu’elle a qualifié comme ayant l’air «très méchant». Physiquement, la bambine a décrit l’assaillant comme suit : dans la trentaine, cheveux longs foncés avec une «couette», vêtu de gris.
Une description qui pourrait très bien correspondre à Benoît Cardinal, que le jury a sous les yeux dans le box des accusés.
Interrogée par Me Caroline Buist, de la Couronne, la fillette a ajouté qu’elle avait peut-être «halluciné» la troisième personne qu’elle croyait avoir vu sur les lieux du drame ayant coûté la vie à une mère de six enfants.
Selon la poursuite, Jaël Cantin aurait succombé à un traumatisme contondant à la tête.
Violation de domicile
D’après ce qui a été mentionné dans l’exposé d’ouverture jeudi dernier, les premiers répondants croyaient initialement que deux personnes avaient été victimes d’une violation de domicile.
«Mais les éléments de l’enquête policière convergent vers le fait que Benoit Cardinal n’est pas une victime, mais plutôt le responsable de la mort de Jaël Cantin», a déclaré Me Caroline Buist.
Les audiences se poursuivent cet après-midi.