Récit crève-cœur d’une enfant au procès de Benoit Cardinal


Claudia Berthiaume
JOLIETTE | Une enfant a livré un récit crève-cœur lundi, au troisième jour du procès pour meurtre, relatant comment elle a vu une femme se faire « massacrer » en pleine nuit.
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« [Elle] avait peur, elle était en petit bonhomme et elle se faisait massacrer », a décrit la fillette d’âge primaire.
Victime
Celle que l’on ne peut identifier sur ordre du tribunal a témoigné devant la juge Johanne St-Gelais, au procès de Benoit Cardinal.
Il est inculpé du meurtre prémédité de sa conjointe, Jaël Cantin, survenu le 16 janvier 2020, à Mascouche.
Cette nuit-là, la bambine se trouvait dans le bâtiment multifonctions du chemin des Anglais, où la femme de 33 ans est décédée.
Elle a d’abord entendu une chicane entre l’accusé et la victime au sujet d’une bousculade dans les escaliers.
« [Benoit] a glissé dans les marches, il a trébuché sur [Jaël]. Elle pensait qu’il l’avait poussée », a détaillé la jeune fille.
Une description qui rappelle étrangement le deuxième scénario meurtrier que Cardinal aurait décrit à une adolescente la veille du crime.
Puis, une dizaine de minutes plus tard, l’enfant a été alertée par un cri « à l’aide ». Elle s’est précipitée vers la pièce d’où provenaient les cris.
« J’ai ouvert la porte, j’ai vu [Jaël] en train de se faire étrangler. Il la torturait », a raconté la fillette à un enquêteur de la Sûreté du Québec après le drame qui a coûté la vie à une mère de six enfants.
« Très méchant »
D’après la bambine, trois personnes se trouvaient dans la pièce : la victime, l’accusé et un autre homme qu’elle a qualifié comme ayant l’air « très méchant ». Physiquement, la petite a décrit l’assaillant comme suit : dans la trentaine, cheveux longs foncés avec une « couette », vêtu de gris.
Une description qui pourrait correspondre à Benoit Cardinal, que le jury a sous les yeux dans le box des accusés.
Interrogée par Me Caroline Buist, de la Couronne, la fillette a ajouté hier qu’elle avait peut-être « halluciné » la troisième personne qu’elle croyait avoir vue.
« Je suis certaine d’avoir vu deux personnes. [Jaël et Benoit] », a-t-elle résumé.
Un des avocats de l’accusé lui a par la suite demandé, en contre-interrogatoire, si un adulte pouvait lui avoir soumis la thèse des hallucinations.
« Non, c’est juste moi [qui pense ça] », a-t-elle conclu.