Réactions du milieu économique: le Canada évite le pire, mais l’incertitude reste

Louis Deschênes
Même s’ils conviennent que le Canada pousse un soupir de soulagement, les intervenants du milieu économique restent prudents face à l’annonce du président américain, Donald Trump, sur les tarifs douaniers.
«Pour l’instant, nous sommes globalement soulagés», lance Mathieu Lavigne au Journal, directeur des affaires publiques et économiques de la Fédération des chambres de commerce du Québec
Il admet toutefois que des craintes planent toujours chez les entrepreneurs.
«On a évité à nouveau le pire, mais l’incertitude demeure, et ça continue d’être ce qui a le plus d’impact sur les entreprises. C’est-à-dire qu’elles ne savent [plus] quels tarifs vont s’appliquer dans une semaine, dans un mois ou dans six mois», dit-il.

Encore des irritants
Pour sa part, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) rappelle que les tarifs qui étaient déjà en vigueur demeurent des irritants pour plusieurs entreprises.
«Il ne faut pas se réjouir de voir que les États-Unis imposent des tarifs partout comme ça sur la planète. Mais la seule bonne nouvelle, c’est que Donald Trump n’a pas annoncé d’autres nouveaux tarifs pour le Canada», affirme son vice-président des affaires nationales, Jasmin Guénette.
La présidente-directrice générale de Manufacturiers & Exportateurs du Québec est également prudente, refusant de sabrer le champagne concernant les droits de douane.
«L’annonce d’aujourd’hui [mercredi] nous rappelle une fois de plus l’importance de renforcer la résilience du secteur manufacturier face aux aléas de la politique commerciale des États-Unis, d’autant que les tarifs annoncés depuis les dernières semaines nuisent à l’ensemble de l’économie nord-américaine», déclare Julie White.
Contre-tarifs
La FCEI ne manque pas de rappeler que la réaction des instances politiques canadiennes dictera également l’impact des tarifs de Trump sur les entreprises d’ici.
«Il faut faire attention. Si on impose des contres-tarifs qui viennent davantage nuire à l’économie, on ne s’aide pas», prévient Jasmin Guénette.
Ce dernier ne se gêne pas pour répéter que le prochain gouvernement canadien, peu importe le parti au pouvoir, devra mettre en place de nouvelles mesures qui viendront aider le commerce.
«Pour rendre nos entreprises compétitives, il faut baisser nos impôts», conclut-il.
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