Rapport Cromwell : changements majeurs requis chez Hockey Canada
Agence QMI
Hockey Canada a rendu public jeudi le rapport de l’ancien juge de la Cour suprême Thomas Cromwell, qui a recommandé des changements importants à la gouvernance de l’organisation la veille de la démission de ses administrateurs.
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L’auteur de l’investigation a dévoilé ses conclusions quant à sa révision de la structure de la fédération se trouvant en pleine crise depuis quelques mois en raison d’un cas de viol collectif commis par huit joueurs juniors en 2018 et à la suite duquel elle a conclu une entente hors cour avec la victime alléguée.
Le rapport indépendant commandé par l’ancien conseil d’administration recommande notamment aux membres de Hockey Canada de se pencher sur des modifications à apporter aux règles administratives. De plus, il estime que la création et l’utilisation du fonds de réserve consacré aux cas non assurables sont «bien fondées», mais que des améliorations doivent être faites relativement à sa gestion et à la transparence.
Ayant accepté ces conclusions, Hockey Canada a donc recommandé à ses membres d’agir en ce sens d’ici l’élection d’un nouveau C.A., le 17 décembre, lors d’une assemblée virtuelle. À cette occasion, l’ensemble des postes seront pourvus.
Plus tôt cette semaine, le président-directeur général Scott Smith a quitté son siège. Précédemment, la présidente intérimaire du C.A., Andrea Skinner, en avait fait de même.
Pendant ce temps, de nombreux commanditaires comme Tim Hortons, la Banque Scotia, TELUS et Bauer ont mis fin à leur association avec Hockey Canada, momentanément ou définitivement.
Les joueuses encouragées
Les joueuses de l’équipe canadienne féminine ont réagi favorablement aux récents développements et espèrent qu’il s’agit du début d’un vent de changement positif dans l’organisation concernée.
«Nous avons confiance qu’un C.A. adhérant aux valeurs de diversité de notre pays et luttant pour la mise en place d’un environnement sécuritaire et protégé pourra être formé, a déclaré l’équipe dont le message a été transmis notamment par la hockeyeuse Brianne Jenner sur Twitter. Nous restons disposées à contribuer au développement de tous les programmes de Hockey Canada, surtout ceux des femmes et du sport paralympique. Nous souhaitons un conseil qui respectera cet engagement. Nous demeurons plus unies que jamais afin de nous assurer que les intérêts des joueurs et des partisans seront au cœur des priorités de Hockey Canada.»
Hockey Québec en a marre
Impliqué bien malgré lui dans tout ce fiasco, Hockey Québec n’en peut plus de devoir constamment gérer les scandales qui affligent Hockey Canada.
Au lieu de pouvoir faire rayonner le sport aux quatre coins du Québec en mettant ses propres projets de l’avant, l’organisation provinciale doit répondre des actes de la fédération canadienne.
«Présentement, au Québec, il y a de très belles choses qui se passent et malheureusement nous sommes accaparés par Hockey Canada, a expliqué le président du conseil d’administration de Hockey Québec, Claude Fortin, dont les propos ont été repris par Radio-Canada. J’ai un DG qui est très proactif, qui amène de belles idées et, malheureusement, nous sommes obligés de faire de la gestion de crise pour Hockey Canada. Jocelyn [Thibault] et moi avons passé l’été en réunion à cause d’eux. Ma patience a des limites.»
D’ailleurs, les fédérations provinciales se rencontreront afin de faire le point sur la situation et déterminer la suite des choses, samedi à Toronto. Claude Fortin s’attend d’ailleurs à ce que ça brasse lors de la réunion.
«Dans le rapport [Cromwell], c’est clairement mentionné qu’il y a un gros changement à faire au niveau de la gouvernance de Hockey Canada, a ajouté M. Fortin. Je peux vous dire qu’il y a vraiment des choses majeures qui vont se passer.»
Les grandes lignes du rapport Cromwell :
• L’utilisation du fonds national de capitaux propres, pour faire face au risque de réclamations non assurées et sous-assurées, est non seulement judicieuse, mais ne pas l’avoir fait aurait été une grave omission.
• Le fonds national des capitaux propres doit faire l’objet d’une surveillance accrue de la part de Hockey Canada, entre autres, en ce qui concerne l’absence d’une politique régissant le fonds accessible au public.
• Hockey Canada devra se montrer plus transparent avec le public quant à l’utilisation du fonds national de capitaux propres lorsqu’il sert à financer les réclamations sous-assurées ou non assurées.
• Apporter une modification aux règlements administratifs afin d’améliorer la gestion de la fédération au sein du conseil d’administration.