Rage au volant mortelle: «Pendant qu’on était au chevet de mon père [...], elle se cachait»

Les trois enfants et la conjointe de Stéphane Taillon, décédé après un épisode de rage au volant sur l’autoroute 15 en septembre 2022, ont témoigné, mardi, au palais de justice de Laval. 

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Ils ont pris la parole et déposé des lettres pour partager leur douleur dans le cadre des représentations sur sentence d’Alexandra Gagné-Faucher, reconnue coupable le 14 juin dernier d’homicide involontaire et de délit de fuite mortel.

À sa sortie de la salle d’audience, Alexandre Taillon, un des fils de la victime, a résumé une partie du message qu’il a adressé à la cour.

«J’ai qualifié ça d’inhumain. Pendant que nous, on était sous le choc, au chevet de mon père, et qu’on apprenait qu’il allait décéder dans les prochaines heures, eh bien, elle, elle se cachait et elle cherchait toutes sortes de trucs pour s’enfuir de la justice», a-t-il déploré en entrevue à TVA Nouvelles.

Les deux automobilistes impliqués dans l’événement tragique se seraient mutuellement coupé la route, puis auraient immobilisé leur véhicule dans l’accotement de l’autoroute 15, à la hauteur du viaduc du Souvenir.

M. Taillon serait sorti de son véhicule, et Alexandra Gagné-Faucher aurait accéléré avant de percuter la victime aux jambes.

Le quinquagénaire a été projeté dans les airs par-dessus la Hyundai Accent de l’accusée, qui ne s’est jamais arrêtée après l’impact.

Le père de 53 ans est décédé dans les heures qui ont suivi la collision.

Dans les jours suivants, Alexandra Gagné-Faucher avait multiplié les appels et recherches internet incriminantes.

À peine six minutes après la collision, elle avait contacté des entreprises de réparations de vitres d’auto.

L’accusée a ensuite fait des appels à des commerces de pièces automobiles, consulté des articles web au sujet du délit de fuite, acheté de nouveaux enjoliveurs et de la peinture en aérosol au Canadian Tire et effectué des réparations sur le véhicule.

«Je me sens perdu» 

Le fils de Stéphane Taillon décrit son père comme «un pilier sur qui ont pouvait toujours compter».

Sa perte laisse un grand vide pour ses sœurs et lui.

«C’était le confident de mes sœurs et de moi, et chaque fois que j’avais besoin de conseils, c’était lui que j’appelais. Et malheureusement, maintenant, je me sens perdu parce que chaque fois que j’ai besoin d’un conseil, il n’est plus là pour moi», s’attriste Alexandre Taillon.

Alexandra Gagné-Faucher connaîtra sa sentence en septembre prochain.