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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Radio-Canada: tout un Bouazzi!

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Photo portrait de Sophie Durocher

Sophie Durocher

2025-01-31T00:00:00Z
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Ben. Voyons. Donc! 

Je n’en reviens tout simplement pas.

L’animateur Patrick Masbourian, de l’émission de radio Tout un matin, a été blâmé par l’ombudsman de Radio-Canada. À cause d’une plainte! Une. Seule. Plainte.

Et quelle est la faute qu’il a commise? Masbourian aurait trop brassé le député de QS, Haroun Bouazzi, lors d’une entrevue. Il n’a pas assez mis de gants blancs. Il n’a pas été assez objectif, impartial.

Comme si les animateurs de Radio-Canada faisaient 100% du temps preuve de partialité!! Hahahahaha, c’est la meilleure blague de l’année!

Le blâme de trop

Ce qu’on reproche à Masbourian, c’est d’avoir osé commencer l’entrevue en demandant à Haroun Bouazzi (qui avait traité ses collègues de l’Assemblée nationale de racistes): «J’espère que vous arrivez ici avec l’intention de vous excuser ce matin».

C’était pas gentil, statue l’ombudsman. Ça ne respectait pas les Normes et pratiques journalistiques de la Société Radio-Canada. Bla bla bla. Gnan gnan gnan. On a parfois l’impression que c’est un Calinours qui signe les décisions de l’ombudsman...

Quand tu as devant toi un invité arrogant, complètement dans le déni, qui refuse de s’excuser pour des propos qui ont insulté la classe politique et la population de la province, ça se pourrait que tu décides, d’entrée de jeu, de lui poser une question coup de poing. Masbourian a simplement posé à Bouazzi LA question que 95% de la population du Québec se posait: «Coudonc, il va-tu finir par s’excuser, Bouazzi?».

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Ça nous montre quand même à quel point Radio-Canada est devenu déconnectée.

Ce qui me jette à terre, c’est que le plaignant indique, dans sa plainte, la formulation qu’il aurait préféré que Masbourian utilise: «Il aurait pu débuter en disant: “De nombreuses personnes considèrent que vos propos nécessitent des excuses. Prévoyez-vous vous excuser?”»

Misère! C’est rendu que ce sont les auditeurs qui vont maintenant dicter aux animateurs la façon dont ils doivent exercer leur métier?

Est-ce que Radio-Canada peut laisser ses animateurs animer?

J’imagine que pour respecter le petit catéchisme idéologique de Rad-Can, il aurait fallu que Masbourian se mette à genoux devant Bouazzi, lui parle complaisamment des vilains racistes qui hantent les corridors de l’Assemblée nationale, lui serve le Kool-Aid du privilège blanc, du décolonialisme, bref qu’il pige dans le sac à expressions vides de certains de ses collègues.

C’est quand même le monde à l’envers... Un politicien en exercice court moins de risque à traiter ses collègues de racistes qu’un animateur à poser des questions pertinentes, légitimes et fondées sur des faits réels et avérés.

La frilosité légendaire de Radio-Canada est étalée là dans toute sa splendeur. Quand est-ce que notre diffuseur public va arrêter d’avoir peur d’avoir peur?

Radio-solidaire?

Quand une entrevue porte sur des enjeux d’actualité, les animateurs de Radio-Canada ont «l’obligation de traiter les personnes avec ouverture», a ânonné l’ombudsman.

Pourtant, je me rappelle d’entrevues désagréables et indigestes de Pénélope McQuade avec Mathieu Bock-Côté ou de Marie-Louise Arsenault avec PSPP (et MBC) où elles n’avaient pas exactement «traité ces personnes avec ouverture».

Et ces charmantes et douces animatrices n’ont pas fait l’objet de blâme de la part de l’ombudsman.

Diantre! Y aurait-il un traitement de faveur envers QS à Rad-Can?

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