Radio-Canada: information ou propagande?

Pierre Poilievre a jeté un pavé dans la mare en accusant Radio-Canada d’être un organe de propagande pro-Trudeau.

Près de 70 % du budget de Radio-Canada, soit environ 1,4 milliard, provient du gouvernement fédéral, en hausse de presque 40 % depuis que Justin Trudeau est au pouvoir. Or, comme «on ne mord pas la main qui nous nourrit», s’interroger sur la probité du diffuseur public est parfaitement légitime.

D’ailleurs, dans un monde affligé par la désinformation, le consommateur de nouvelles a intérêt à douter de tout, quelle que soit la source, s’il souhaite préserver son autonomie intellectuelle. Mais pour déjouer les manipulateurs, encore faut-il savoir distinguer l’information de la propagande.

Questions

L’information vise à rapporter une réalité sans l’altérer. La propagande est une stratégie de communication destinée à déformer la réalité, et donc à désinformer, afin d’endoctriner une population.

Pour être efficace, la propagande emploie diverses techniques de persuasion que tout citoyen peut reconnaître en se posant quelques questions simples: le message provoque-t-il la sidération et alimente-t-il la peur? Des slogans ou des messages préfabriqués sont-ils répétés jusqu’à saturation? Sert-on des réponses toutes faites à des questions orientées? Les opinions dissidentes sont-elles ridiculisées, voire carrément censurées? Quiconque remet en question la doxa devient-il un paria qu’on se plaît à ostraciser? Encourage-t-on le mépris et la discrimination envers les libres--penseurs, aussi experts soient-ils?

Répondre à ces questions par l’affirmative suggère fortement la présence de propagande.

Libre au lecteur de soumettre à ce test Radio-Canada, ou n’importe quelle source d’information, et de tirer ses propres conclusions. L’exercice pourrait révéler bien des surprises!

Antidote

Comme la propagande est la négation de la démocratie, lui résister est impératif. Heureusement, l’antidote est simple: diversifier ses sources d’information, se méfier de celles conseillées par les algorithmes, et se rappeler que «lorsque tout le monde pense la même chose, c’est que personne ne pense beaucoup»! (Lipman)