Radio-Canada doit redevenir Radio-Canada!
Radio-Canada empêche les médias privés de bouger pendant que les géants numériques vident leurs poches.

Richard Martineau
Dans le débat qu’on aura au cours des prochains jours sur l’avenir des médias privés au Québec, on parlera bien sûr des géants numériques, qui se conduisent comme de véritables pirates, siphonnant les revenus publicitaires disponibles et ne redonnant que des pinottes.
Mais il ne faudra pas oublier Radio-Canada, qui profite du 1,3 milliard qu’elle reçoit annuellement du gouvernement fédéral pour étouffer elle aussi les médias privés.
En fait, c’est comme si Radio-Canada empêchait les médias privés de bouger pendant que les géants numériques leur faisaient les poches.
UN ADVERSAIRE DOPÉ
Imaginez que vous participez à une course de 100 mètres, et que votre principal adversaire a le droit de se doper mais pas vous.
Vous diriez que c’est de la concurrence déloyale, non?
Eh bien, c’est exactement ce qui se passe avec Radio-Canada. Dans la course aux cotes d’écoute (donc, à l’argent), le diffuseur public part avec une, deux et même trois longueurs d’avance.
Et le gouvernement fédéral attache les lacets des médias privés pour être sûr que Radio-Canada remporte la médaille d’or.
Avant d’aller plus loin, expliquons la différence entre un diffuseur privé et un diffuseur public, car ce n’est pas clair pour tout le monde.
Les médias privés comme TVA ont besoin de revenus publicitaires pour vivre.
C’est leur carburant.
- Écoutez le commentaire de Richard Martineau via QUB radio :
Pas de pubs, pas d’émissions, c’est aussi simple que ça. Ce sont des entreprises privées.
Radio-Canada, elle, est un service public. Sa mission première n’est pas de faire de l’argent, c’est 1) de refléter la réalité canadienne « dans toute sa diversité » 2) d'informer la population canadienne et 3) d'offrir une programmation qui COMPLÉMENTE celle offerte par les diffuseurs privés.
C’est-à-dire : présenter des émissions que les diffuseurs privés ne peuvent pas présenter.
C’est pour ça que l’État donne 1,3 milliard de dollars chaque année à Radio-Canada. Pour lui permettre de se retirer de la course aux cotes d’écoute.
Et de produire et de diffuser des émissions qui ne visent pas un large public.
Comme des émissions culturelles, des documentaires sur l’actualité internationale ou des magazines scientifiques.
C’est ça, la job de Radio-Canada.

LE «SAFRE» AU BUFFET
Or, que fait Radio-Canada?
Elle prend l’argent de l’État (ka-ching!), demande aux Canadiens de payer un supplément pour regarder des émissions sur Tou.Tv Extra (re-ka-ching!) et diffuse des émissions de divertissement et de variétés pour aller chercher les revenus publicitaires qui sont censés servir à faire vivre les diffuseurs privés (re-re-ka-ching!).
Bref, Radio-Canada est ce qu’on appelait avant un «safre». Elle mange à tous les râteliers.
Radio-Canada, c’est le gars qui va au buffet, qui pige dans tous les plats et qui remplit son assiette à ras bord.
De sorte que lorsque c’est ton tour de te servir, il ne reste plus que trois choux de Bruxelles et un vieux egg roll.
Radio-Canada joue sur tous les tableaux. Si elle pouvait diffuser des émissions sur les nuages pour s’en mettre un peu plus dans les poches, elle le ferait.
- Écoutez le segment judiciaire avec Félix Séguin diffusé chaque jour en direct 8 h 35 via QUB radio :
Allez les quiz! Et les émissions de variétés! Et les comédies! Et les émissions de cuisine!
Par ici, les revenus publicitaires! Et diffuser une pub chez nous ne coûte pas trop cher car nous profitons des gonzillions de dollars que l’État nous donne chaque année pour offrir de généreux rabais à nos clients!
Mais les émissions littéraires? Les magazines culturels? Les diffusions de pièces de théâtre, de concerts?
Bof, on s’en torche. Tout le monde s’en fout, de toute façon...
TÉTER MAMAN
Avant, quand on surfait sur notre télé, on le savait quand on tombait sur Radio-Canada.
Maintenant, tu ne sais pas à quel poste tu es.
Ce n’est pas normal.
Radio-Canada profite des largesses de l’État pour passer la gratte et bousiller l’écosystème médiatique du pays.
Peut-on en parler, s’il vous plaît?
Radio-Canada veut compétitionner avec les diffuseurs privés? Parfait, venez-vous-en!
Mais vous devrez arrêter de téter les mamelles de l’État.
Tu ne peux pas avoir le beurre, l’argent du beurre, le beurrier, la vache et toute la ferme au complet.
ET LES VICTIMES DU HAMAS?
C’est avec les larmes aux yeux que le député de QS Haroun Bouazzi a dénoncé le refus de la CAQ de demander un cessez-le-feu à Israël.
On comprend la peine de monsieur Bouazzi devant ce qui se passe à Gaza.
Mais pourquoi le même Haroun Bouazzi (qui a de nombreuses fois critiqué l’offensive d’Israël) n’a rien écrit sur son compte Twitter au lendemain des massacres barbares perpétrés par le Hamas le 7 octobre?
Les victimes du Hamas ne méritaient-elles pas aussi sa compassion, sa colère, sa tristesse?
FIER DE SES COMMOTIONS CÉRÉBRALES!
Le fier-à-bras de la LHJMQ Lane Hinkley a dû mettre fin à sa carrière après que des médecins ont découvert d’importantes lésions à son cerveau – lésions probablement causées par les nombreux coups qu’il a reçus lors de bagarres.
«Je ne regretterai jamais un seul coup de poing que j’ai lancé, a-t-il écrit. Je ne vais jamais m’excuser pour la façon avec laquelle j’ai pratiqué mon sport. J’ai été un tough motherfucker et je porte ces cicatrices sur mes mains avec fierté.»
Ben coudonc.
Beau message à transmettre aux jeunes!
IMMIGRATION : LE CANADA OUVRE LES VANNES!
L’organisme L’initiative du siècle, qui a convaincu Justin Trudeau d’accueillir 500 000 immigrants par année, a commandé un sondage sur la façon dont les Canadiens perçoivent cette arrivée massive de nouveaux arrivants.
Résultat: 44% des Canadiens trouvent que le Canada accueille trop d’immigrants – une hausse de 17 points par rapport à l’année dernière.
Qu’importe: Justin Trudeau garde le cap!
Pourquoi cet empressement à ouvrir toutes grandes les vannes de l’immigration? Même le directeur de la Banque du Canada trouve que ce sera néfaste pour l’économie du pays!
Trudeau fils veut-il accomplir le rêve de son père et noyer le Québec?