Racisme, trois contre trois, U18 et hockey féminin au menu


Jean-François Chaumont
À ses premiers jours dans le siège de président de la Fédération internationale de hockey sur glace, Luc Tardif a négocié avec une patate chaude, celle du geste raciste du hockeyeur ukrainien Andriy Denyskin. Un comportement qui porte ombrage au sport qu’il désire faire rayonner encore plus.
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Tardif n’a pas caché sa déception par rapport à la faible sanction (suspension de trois matchs, assortie de 10 autres ou d’une amende de 50 000 hryvnias, soit l’équivalent de 2390 $ canadiens) imposée par le circuit ukrainien.
« Il faut toujours se battre contre le racisme, on ne peut absolument pas tolérer ça », a dit Tardif.
L’exemple du basketball
Lors de son entretien au Journal, le Franco-Québécois a communiqué quelques-unes de ses idées pour promouvoir le hockey. Le trois contre trois, le Championnat du monde des moins de 18 ans et le hockey féminin représenteront trois de ses chantiers.
« J’aimerais expérimenter le hockey à trois contre trois, comme une nouvelle discipline. Un peu comme le basket à trois contre trois aux Jeux olympiques. On donne seulement six médailles lors des Jeux olympiques. Au volleyball, il y a du volley de plage à deux contre deux. Au rugby, il y a le rugby à sept. »
« On l’a fait aux Jeux olympiques de la jeunesse. Ce serait une façon de rentrer par une autre porte avec les JO. C’est un bon format pour les nations en développement, c’est plus facile d’avoir une équipe de 13 joueurs que de 25. Je ne sais pas si c’est un bon projet. Mais je ferai de la recherche et de l’expérimentation. »
Comme le Mondial junior
Un récent voyage à Frisco et à Plano, au Texas, lui a également ouvert les yeux.
« Le Championnat du monde des moins de 18 ans a réellement capté mon regard, a-t-il noté. Il y avait près de 250 recruteurs de la LNH au Texas. C’est un très bon niveau de hockey. J’aimerais amener le Mondial des moins de 18 ans au même niveau que les moins de 20 [ans], un tournoi immensément populaire au Canada. »
Plus de parité
Pour le hockey féminin, l’homme de 68 ans a insisté sur la notion de patience, mais aussi le désir d’y instaurer un circuit professionnel.
« On est passé de huit à 10 équipes pour les JO ou le Championnat du monde. Il y a le Canada et les États-Unis, mais d’autres pays poussent. Les deux grandes nations ne gagnent plus 10 à 0 contre les autres équipes. Les Finlandaises, les Suédoises, les Russes, les Suisses, les Tchèques, les Norvégiennes et les Danoises ont de meilleures équipes. »
« Pour aider le hockey féminin à passer à une autre étape, il manque l’aspect professionnalisme. Il faut être patient et poursuivre. J’ai confiance. J’aime la progression du hockey féminin. On y joue maintenant dans des coins insoupçonnés, comme en Iran ou en Turquie. »