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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Racisme et discrimination à la Ville de Montréal: l’administration Plante n’en ferait pas assez

PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS
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Audrey Sanikopoulos

2023-03-15T16:40:15Z
2023-03-15T20:51:58Z
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La Ville de Montréal n’en ferait pas assez pour régler les cas de racisme et de discrimination vécus par ses employés, soutiennent un syndicat de cols blancs et l’opposition officielle.

Des pompiers et d’autres employés racisés de la Ville ont indiqué avoir été victimes de propos racistes et de harcèlement par leurs collègues, rapportait Le Devoir en début de semaine.

Guylaine Dionne, présidente du Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal, juge que la Ville ne traite pas ce problème comme une priorité.

«Si j’attends après la Ville, je vais avoir le temps de prendre ma retraite», a déclaré mercredi celle qui représente près de 10 000 cols blancs.

En décembre 2021, elle avait rencontré la mairesse Valérie Plante et Dominique Ollivier, responsable de la lutte au racisme et aux discriminations systémiques, pour mettre en place des tables de consultation. Elle souhaitait y réunir notamment les cols blancs, les cols bleus et le conseil de direction de la Ville.

Depuis, elle n’a eu aucun retour et n’a pas été consultée. «Pourtant, on m’avait affirmé que c’était une priorité», a souligné Mme Dionne.

L’opposition reproche aussi un manque d’actions de la Ville. Les élus d’Ensemble Montréal trouvent que ces incidents ne sont pas assez dénoncés. Ils pensent qu’un problème existe dans le processus de signalement des plaintes.

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«Moi-même j’ai été un employé de la Ville de Montréal, je peux en témoigner. Ce qu’on entend maintenant, ça ne serait que la pointe de l’iceberg», a soutenu en matinée Abdelhaq Sari, conseiller de la Ville du district de Marie-Clarac à Montréal-Nord.

Une enquête indépendante

L’opposition réclame qu’une enquête indépendante soit confiée à une organisation externe à la Ville. Mme Dionne croit qu’il s’agit d’une «excellente idée».

La mairesse n’est cependant pas du même avis. «Pour moi, l’heure n’est plus à la documentation», a-t-elle déclaré. Elle reconnaît toutefois que le traitement des plaintes doit être amélioré et que son administration travaille en ce sens.

De son côté, le directeur général de la Ville, Serge Lamontagne, a affirmé qu’une centaine de signalements ont été reçus en 2022.

«Ça fait deux ans qu’on travaille de façon intensive à faire un changement de culture. On rencontre les arrondissements et les services centraux», a-t-il assuré.

Peu de changements

Alba Zuniga Ramos, porte-parole d’Ensemble Montréal en matière d’affaires juridiques, trouve qu’aucun changement n’a été observé depuis la création du rôle de la commissaire à la lutte au racisme et aux discriminations systémiques.

La commissaire Bochra Manaï a été nommée par la Ville en 2020. La gestion des plaintes ne serait cependant pas de son ressort, selon le directeur général de la Ville.

«Elle fait exactement ce que l’Office de consultation publique de Montréal nous avait recommandé en termes de changement de culture», a-t-il fait valoir.

Le Bureau de la commissaire doit présenter son bilan le 28 mars prochain. D’ici là, le Syndicat des fonctionnaires municipaux de la Ville aura déjà créé son propre comité sur la diversité culturelle.

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