Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Racisme à l’Assemblée nationale: Bouazzi malmené au Salon rouge, comme jamais un député ne l'avait été auparavant

Partager
Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2024-11-19T22:08:43Z
Partager

Les élus ont réglé leurs comptes avec le député solidaire Haroun Bouazzi, mardi, devant son refus de s’excuser clairement pour ses propos sur le racisme allégué à l’Assemblée nationale. 

Libéraux et péquistes ont fait adopter deux motions pour condamner les déclarations du député, selon qui les mécanismes du racisme sont à l’œuvre tous les jours au parlement québécois.

Un autre blâme de la CAQ, qui nommait directement le député de Maurice-Richard, n’a pas pu être débattu, faute de consentement de la part de Québec solidaire.

Haroun Bouazzi a donc dû écouter les doléances de ses adversaires politiques durant près d’une demi-heure au Salon rouge, une situation jamais vue. Il a encaissé le tout en gardant les yeux rivés sur l’écran de son iPad.

À ses côtés, la plupart des élus solidaires sont demeurés stoïques, alors que caquistes, libéraux et péquistes ne rataient pas une occasion de se lever pour applaudir chaudement.

Seule la députée solidaire Christine Labrie s’est fait un point d’honneur d’applaudir après chaque intervention contre son collègue, tout en demeurant assise. Plus tôt dans la journée, elle avait clairement fait connaître son désaccord avec ses propos.

Excuses

Québec solidaire avait bien tenté de prévoir le coup. En avant-midi, ses députés se sont enfermés en caucus durant plus d’une heure et vingt minutes pour chercher une sortie de crise.

Publicité

Après que ses collègues ont quitté la mine basse, Haroun Bouazzi a publié des excuses en demi-teintes sur la plateforme X.

Dans son message, il dit ne pas considérer «que l’Assemblée nationale et ses membres sont racistes» et s’excuse d’avoir ciblé Lionel Carmant et Christian Dubé en cherchant à donner des exemples.

«Haroun Bouazzi a apporté des précisions qui étaient essentielles pour qu’on avance», a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois.

Élus outrés

Mais Lionel Carmant estime qu’un simple «tweet» est insuffisant et réclame des excuses adressées directement à l’Assemblée nationale. Il s’est dit «choqué» par les accusations du député, qui lui reprochait d’avoir mis les scandales sexuels à la DPJ sur le dos de l’immigration.

«J’ai été vraiment renversé par ce qu’il a mentionné la semaine dernière, troublé», dit le ministre Carmant.

En point de presse, François Legault a également réclamé le droit de pouvoir parler ouvertement du nombre trop important de nouveaux arrivants sans être taxé d’intolérance.

«Les élus à l'Assemblée nationale ne sont pas racistes, a insisté le premier ministre. On a 600 000 immigrants temporaires. La capacité d'accueil du Québec est largement dépassée. Donc, on a le droit de dire qu'actuellement il y a trop d'immigrants sans que le député de Québec solidaire nous traite de racistes!» a-t-il dit.

Isolé

Après l’adoption des deux motions, les élus sont passés à toute vitesse devant les médias.

Le solidaire Guillaume Cliche-Rivard a pris un moment pour déclarer qu’il souhaite pouvoir désormais se concentrer sur son travail. «J’ai des questions à poser au gouvernement. C’est pour ça que j’ai été élu, c’est pour ça que j’ai quitté ma pratique», a-t-il souligné, en rappelant les enjeux importants à la DPJ et en itinérance.

Pendant ce temps, au Salon rouge, seul le solidaire Andrés Fontecilla attendait son collègue Bouazzi, afin de quitter l’enceinte par la porte arrière.

– Avec la collaboration de Geneviève Lajoie

Ses propos condamnés au Salon rouge

«Si dans cette assemblée on affuble les collègues de propos, d’attaques et d’éléments qui sont mensongers, nous perdons le liant, le contrat que nous avons avec nos électeurs

– Simon Jolin-Barrette, leader parlementaire du gouvernement

«Ces propos sont inacceptables. Il devrait les retirer dans leur intégralité et le député de Maurice-Richard devrait avoir la force morale d’offrir ses excuses sincères et entières à l’ensemble des parlementaires blessés par ses propos

– Jennifer Maccarone, députée libérale

«Le député de Maurice-Richard n’a pas manqué de tact, il a rapporté sciemment des propos inventés de toutes pièces, en les attribuant à plus d’une personne. C’est le fait d’une désinformation, et non d’une maladresse

– Pascal Bérubé, député péquiste

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité