Quotas linguistiques: le Collège LaSalle reporte sa rentrée
Agence QMI
Le Collège LaSalle reporte sa rentrée en raison d’un conflit avec le gouvernement du Québec portant sur les quotas d’étudiants anglophones imposés par la loi 96. Le directeur de l’établissement dénonce le caractère «abusif» de la pénalité de 30 millions de dollars.
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En entrevue à Mario Dumont lundi matin, Claude Marchand, a rappelé que le Collège LaSalle avait averti Québec dès 2021 des effets potentiellement dévastateurs de cette réforme linguistique sans période de transition.
«On n'a jamais défié la loi, mais on avait besoin d'une période de transition. Les étudiants s'inscrivent un à deux ans d'avance pour suivre leurs études pendant deux à trois ans, donc mathématiquement, nous tout ce qu'on a demandé, c'est d'avoir un deux ans de transition», a-t-il indiqué.
M. Marchand souligne que malgré une diminution globale du nombre d'étudiants anglophones depuis 2019, l’établissement privé a dépassé les quotas en formation continue, entraînant des pénalités financières importantes.
L’an dernier, le Collège a ainsi dû se passer de 8,8 millions de dollars, soit l’équivalent de 40 % de ses subventions, pour avoir dérogé à la loi, suivie d’un second trou dans l’enveloppe de cette année de plus de 21 millions de dollars.
«[Cette somme] on ne l’a pas. Le Collège LaSalle, c'est un OBNL [qui] n'a pas vocation à générer du surplus, pas plus que les hôpitaux ou les cégeps», a rappelé M. Marchand, qui dénonce «le caractère abusif de cette somme».
La ministre défend la loi et appelle à la responsabilité
La ministre de l’Enseignement supérieur du Québec, Pascale Déry, a vivement réagi lundi aux critiques de M. Marchand concernant l’application de la loi.
En entrevue avec Mario Dumont, elle a rappelé que tous les établissements s’y sont conformés depuis deux ans, à l’exception du Collège LaSalle.
«Cette loi est en vigueur déjà. Depuis deux ans, tous les collèges se sont conformés. [...] Je comprends que c'est un enjeu qu'on est en train de négocier actuellement. La pénalité est substantielle», a-t-elle déclaré.
«C'est la pénalité qui est prévue au règlement de cette loi-là. Et ce sont des pénalités justement qui sont salées, parce qu'on voulait que la loi soit respectée partout à travers le réseau. Je vous le dis, [dans le cas du Collège LaSalle] ça n'a pas été respecté deux années consécutives.»
Face aux déclarations du directeur de l’établissement, elle a dénoncé une négociation «sur la place publique» et a invité ce dernier à «agir en gestionnaire responsable» et à «venir s'asseoir [à la table des négociations]».
Mme Déry a également affirmé que le gouvernement a accompagné financièrement les établissements pendant la phase de transition et que des efforts ont été déployés pour étaler les pénalités du Collège LaSalle.
Voyez les entrevues complètes ci-dessus.