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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Qui soutient les femmes iraniennes?

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Photo portrait de Mario Dumont

Mario Dumont

2022-09-21T09:00:00Z
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Le soulèvement prend de l’ampleur en Iran. Jour après jour, des femmes (et des hommes qui les appuient) se lèvent contre la police de la moralité. Elles réclament le droit de ne plus devoir porter le voile islamique de force.

Il y avait déjà un mouvement de contestation avant la mort de Mahsa Amini. Mais l’histoire de cette jeune femme a transformé l’impatience en révolte. Comment aurait-il pu en être autrement devant une histoire aussi révoltante ?

Rappel des faits : la semaine dernière, Mahsa Amini, une femme de 22 ans en provenance du nord de l’Iran est en visite à Téhéran, la capitale du pays, avec ses parents. Elle est arrêtée par la police de la moralité parce qu’elle ne porte pas bien son hijab.

J’insiste là-dessus. Elle ne refuse pas de porter le voile. Elle ne le porte pas correctement, de sorte qu’on peut voir ses cheveux. Les cheveux d’une femme ! Sacrilège ! Scandale ! La police des mœurs n’a pas le choix d’intervenir pour éviter une telle décadence !

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Morte

Il n’y a pas d’images de caméras de surveillance pour documenter l’intervention policière. Mais à la fin de celle-ci, la jeune femme était intubée, dans le coma. Elle n’a pas survécu. L’avocat de sa famille parle de fracture du crâne. La police nie ce fait. Imaginez un peu l’enquête qui va suivre...

Des manifestations quotidiennes dénoncent le régime politique et religieux qui dirige le pays depuis quelques jours. On réclame la tête des dirigeants, on réclame plus de liberté pour les femmes, on réclame la fin de la police des mœurs.

Des manifestantes se mettent à risque dans ce pays intégriste en enlevant leur voile pour le brandir bien haut. Certaines ont même osé brûler le hijab. 

Symbole de liberté ?

Nous pourrions nous attendre à ce que le gouvernement canadien exprime haut et fort son appui aux femmes iraniennes et demande des changements dans ce pays. Nous pourrions surtout nous attendre à ce que les mouvements féministes du Canada et du Québec fassent de même. Hier, Mélanie Joly a finalement demandé une enquête...

La gauche a toujours lutté contre l’oppression des femmes. La gauche soutenait jadis les femmes qui se retrouvaient prises dans des luttes inégales contre des fanatismes religieux. Or, en 2022, cela ne se produit plus.

Je suis convaincu que les mouvements dits progressistes sont loin d’approuver le régime des ayatollahs. Je ne doute pas de leur réaction outrée par rapport à la mort de cette jeune femme. Mais le mot d’ordre du moment est le silence. On détourne le regard, faisant semblant de ne pas voir.

Pourquoi ? Parce qu’au nom de l’idéologie « diversitaire » chez nous, on a fait du voile islamique un symbole de ce qui doit être protégé dans notre pays. La députée Christine Labrie de Québec solidaire a poussé la note jusqu’à qualifier toute interdiction de porter le voile islamique comme une oppression.  

Il faudrait l’expliquer aux femmes iraniennes.

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