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Qui sont les négligés? Le surplus d'espoirs influence la stratégie du CH au repêchage

Joël Lemay / Agence QMI
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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-07-07T04:00:00Z
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Les Canadiens de Montréal regorgent d’espoirs, si bien qu’il est facile d’en oublier quelques-uns qui ont des chances légitimes de brouiller les cartes et de jouer des matchs dans la Ligue nationale de hockey.

Un tel volume d’espoirs peut orienter la stratégie de l’organisation quand elle lorgne un joueur en particulier au repêchage.

Lors de la séance de 2025, les Canadiens, en plus d’avoir échangé leurs deux choix de premier tour, se sont avancés deux fois pour s’assurer d’avoir leur homme. Le CH a cédé ses 41e et 49e sélections aux Hurricanes de la Caroline pour réclamer Alexander Zharovsky en début de deuxième ronde. Il a ensuite échangé les 79e et 108e choix aux Bruins de Boston pour repêcher Hayden Paupanekis au 69e échelon.

«Si on aime un joueur, je pense que Kent [Hughes] et Jeff [Gorton] n’ont pas peur de s’avancer, a mentionné le codirecteur du recrutement amateur, Martin Lapointe, lors d’un entretien seul à seul avec TVA Sports. Pas une minute. Si tu aimes un gars et tu as les éléments pour l’obtenir, tu dois y aller.»

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Avec autant d’espoirs dans le bassin et une limite de contrats à respecter, privilégier la qualité à la quantité au repêchage est devenu une stratégie cohérente pour le Tricolore. Ce constat que nous avions fait avant le repêchage décentralisé à Los Angeles a été renforcé par Lapointe. 

«Tu as seulement 50 contrats et tu es rendu avec un bassin de talents assez garni. Tu peux te permettre de cibler davantage les joueurs dont tu as besoin», a-t-il concédé.

Ben Pelosse / JdeM
Ben Pelosse / JdeM
Les négligés

Au fait, qui sont ces espoirs qui contribuent à ce surplus auquel on fait allusion? 

Il y a notamment Bogdan Konyushkov. Le défenseur russe occupe un rôle de premier plan dans l’une des meilleures ligues au monde, le circuit continental (KHL). Konyushkov prenait part à Brossard à son tout premier camp de perfectionnement avec les Canadiens. Il lui reste une année de contrat à écouler en Russie.

«C’est sûr qu’il doit s’ajuster à la grandeur de la patinoire», a noté Lapointe. Le Torpedo de Nizhny Novgorod, équipe pour laquelle Konyushkov évolue en Russie, joue sur une plus grande glace que le SKA de Saint-Pétersbourg, qui est plus près du standard nord-américain.

«[Luke] Mittelstadt et lui, c’était une bonne paire au camp, a poursuivi Lapointe. Tu voyais la complicité.»

Mittelstadt, lointain choix de septième tour de l’organisation en 2023, 197e au total, est tenu en très haute estime par l’état-major. Avant même qu’on ne songe à mentionner son nom, Lapointe a pris cette initiative alors que l’on discutait de Konyushkov.

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«Mittelstadt, c’en est un autre, a souligné l’un des deux recruteurs en chef du CH avec Nick Bobrov. Il ne fait pas des choses extravagantes, mais il joue dans ses paramètres et il fait le bon jeu à toutes les fois.»

Ceux qui lisent le collègue Kevin Dubé savaient depuis quelques mois déjà qu’il fallait surveiller cet espoir sous-estimé. Lors d’une entrevue avec Le Journal au mois de novembre, l’entraîneur-chef des Gophers du Minnesota, Bob Motzko, estimait que son poulain avait une chance réelle de jouer dans la LNH.

Rohrer peut-il déjouer les pronostics?

Mittelstadt et Konyushkov ne sont pas les seuls que l’on néglige. L’automne prochain, Vinzenz Rohrer devrait se rapporter au camp d’entraînement des Canadiens après avoir signé au mois de juin son contrat d’entrée de trois ans. Cet attaquant autrichien repêché au troisième tour (75e au total) au Centre Bell en 2022 a gagné un deuxième championnat consécutif en Ligue suisse, en plus de s’illustrer au Championnat mondial de hockey de l’IIHF le printemps dernier.

Lapointe a un faible pour les joueurs très combatifs de la trempe de Rohrer. Mais il ne peut garantir que son jeu se transposera au plus haut niveau.

«C’est un petit gars très compétitif, a-t-il mentionné. Les détails de la game, lui, il les a. C’est juste que...»

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• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

L’Autrichien n’est pas très imposant à 5 pi 11 po.

«Est-ce qu’il est assez fort physiquement pour contrer le poids d’un joueur de la LNH? La volonté est là. Il veut. Il est capable de faire des jeux et il a une bonne tête de hockey. Il va au filet. C’est sa stature [l’enjeu].»

L’ennui, c’est qu’il sera impossible de trouver des réponses à ces questions que soulève Lapointe avant que Rohrer ne soit confronté à ces scénarios face aux meilleurs joueurs au monde.

«Est-ce qu’il sera capable de tasser des gars, de rentrer dans le trafic et de rester efficace? s’est interrogé Lapointe à voix haute. Ce n’est pas son manque de combativité [le problème]. Il va ressortir parce qu’il est compétitif.»

Il tient tout de même à identifier ce teigneux jeune homme parmi les espoirs sous-estimés de l’organisation. On sent notre interlocuteur émotionnellement investi dans le succès de Rohrer, puisqu’il a toujours affectionné les travaillants.

«S’il joue un jour, c’est à cause de son chien», a-t-il prédit.

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