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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

Quelques mythes qui plombent la campagne de Joe Biden

Le président américain Joe Biden
Le président américain Joe Biden Photo AFP
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Photo portrait de Pierre Martin

Pierre Martin

2024-05-25T04:00:00Z
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À moins de six mois de l’élection, le taux d’approbation de Joe Biden est historiquement faible malgré une performance objectivement bonne sur plusieurs indicateurs.

Selon la moyenne des sondages, 38% des Américains approuvent la performance de Biden et 56% la désapprouvent.

C’est le plus bas taux d’approbation pour un président en mai de sa quatrième année depuis l’invention des sondages.

Les raisons de cette insatisfaction sont connues: l’inflation, l’économie, la criminalité, la crise migratoire, les guerres et, bien sûr, l’âge.

Vérités et mythes

Le problème est que ces raisons sont largement fondées sur de fausses perceptions. Un sondage récent (voir encadré) suggère que les perceptions de la situation économique sont beaucoup plus pessimistes que les indicateurs réels.

Selon d’autres sondages, les Américains sont généralement satisfaits de leur situation économique personnelle mais perçoivent l’ensemble très négativement. L’inflation est la préoccupation principale. La majorité croit qu’elle est en hausse même si elle a beaucoup baissé (de 9,1% en juin 2022 à 3,4% le mois dernier). Autre bonne nouvelle largement ignorée: l’augmentation des salaires dépasse depuis plus d’un an celle des prix.

Biden doit aussi composer avec le mythe persistant selon lequel les présidents républicains gèrent mieux l’économie que les démocrates. C’est faux. Depuis les années 1950, les principaux indicateurs économiques ont nettement mieux performé pendant les administrations démocrates.

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Un autre mythe qui nuit à Joe Biden est celui d’une hausse des crimes violents, alors que ceux-ci sont en baisse. À ceci s’ajoute le mythe de la criminalité des immigrants, que Trump brandit comme un épouvantail alors que le taux de criminalité des immigrants est nettement inférieur au taux général.

Un problème de communication

Joe Biden a donc un gros problème de communication sur les bras d’ici à novembre, alors que l’opinion est mue par des sentiments apparemment imperméables aux faits.

Cela s’applique aussi au bilan législatif de Biden. Même si celui-ci a réussi à faire avancer un grand nombre de projets bipartisans que son prédécesseur avait été incapable de mener à terme, les médias de droite continuent à donner foi à la caricature que Trump fait de Biden comme un radical de gauche.

En politique étrangère, Biden est faussement tenu responsable des guerres en Ukraine et à Gaza alors que Trump projette une fausse image de pacificateur. N’oublions pas que la «paix» qu’il envisage passerait par la capitulation de l’Ukraine et l’oblitération de la Palestine.

Finalement, l’âge de Biden continuera à lui nuire alors que son opposant, presque aussi âgé que lui, parle de défier la Constitution pour se représenter en 2028.

Il est encore possible pour Biden de redresser certaines des perceptions qui plombent sa campagne, mais le temps se fait rare. Heureusement pour lui, il pourra souligner le contraste avec son adversaire, qui risque d’acquérir avant longtemps le statut peu enviable de criminel jugé et condamné.

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Le chiffre de la semaine

40 003

L’indice boursier Dow Jones a dépassé le seuil symbolique de 40 000 points à la fermeture vendredi dernier, pour la première fois de son histoire. L’indice a grimpé de 40% depuis le 22 octobre 2020, jour où Donald Trump a affirmé que la bourse s’effondrerait si Joe Biden était élu.


La citation de la semaine

«C’est sur son compte officiel? Wow! Un Reich Unifié, c’est le langage d’Hitler. Ce n’est pas celui de l’Amérique.»

- Joe Biden, sur le réseau Twitter-X, en réaction à un message émis par Donald Trump sur son réseau Truth Social, qui inclut une référence à l’Allemagne nazie.


Le détecteur de mensonges

Selon Donald Trump et les médias de la chambre d’échos de la droite, l’économie américaine est dans une situation catastrophique. Selon un sondage publié dans The Guardian le 22 mai, une majorité (56%) des Américains croient que l’économie américaine est en récession, 49% croient que le chômage est à son niveau le plus élevé depuis 50 ans et 49% croient que la bourse est en baisse.


FAUX

Ce n’est pas ce que disent les chiffres. L’économie américaine est en expansion et n’a pas connu de récession depuis le creux de la pandémie en 2020. Quant au chômage, il est historiquement bas à 3,9% et s’est maintenu sous la barre des 4% depuis janvier 2022, la plus longue période à un si bas niveau depuis 50 ans. Les indices boursiers Dow Jones et S&P500 ont augmenté de plus de 20% en 2023 et de plus de 10% depuis le début de 2024.


La photo de la semaine

Capture d’écran d’une vidéo diffusée sur le réseau X par Joe Biden, où il s’étonne de voir une référence à consonance nazie sur le compte officiel de Donald Trump.

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