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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

30 mois de prison pour l’ex-patron de la Grande roue

Il a sextorqué deux riches hommes d’affaires d’Afrique du Nord

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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2021-02-15T20:08:00Z
2021-02-16T04:40:19Z
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L’ancien propriétaire de la Grande roue de Montréal a écopé de 30 mois de prison pour avoir sextorqué deux hommes d’affaires à qui il a réclamé 2,5 millions $ américains en cryptomonnaie.

• À lire aussi: La prison pour une affaire de sextorsion

« L’accès aux médias sociaux a changé l’impact potentiel des extorsions. Diffuser des images intimes sur les réseaux sociaux permettent le partage instantané et une dissémination à travers la planète », a rappelé la juge Mélanie Hébert en condamnant Jeff Jorgensen, lundi, au palais de justice de Montréal.

L’ex-grand patron de la Grande roue de Montréal Jeff Jorgensen s’attendait à aller en prison le mois dernier, au palais de justice de Montréal, et était venu avec ses effets personnels. Le jour fatidique est arrivé, lundi.
L’ex-grand patron de la Grande roue de Montréal Jeff Jorgensen s’attendait à aller en prison le mois dernier, au palais de justice de Montréal, et était venu avec ses effets personnels. Le jour fatidique est arrivé, lundi. Photo Pierre-Paul Poulin

Debout face à la juge avec un sac contenant ses effets personnels, Jorgensen, 47 ans, n’a pas dit un mot quand la juge l’a envoyé en prison pour son crime remontant à il y a deux ans.

Menaces

À l’époque, Jorgensen avait mis la main sur un disque dur contenant des images intimes d’un riche homme d’affaires d’Afrique du Nord. Espérant faire une passe d’argent, l’accusé l’avait contacté sous une fausse identité afin de lui soutirer des millions.

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« Tu vas payer un prix lourd, la vie ne sera plus jamais la même », avait-il entre autres écrit, menaçant d’envoyer les images dans des hôtels, des restaurants ou encore des lieux de culte.

Dans une autre missive, Jorgensen lui avait rappelé que ceux « qui ne coopèrent pas doivent passer à travers un processus de honte ». Une deuxième victime, que l’on voyait dans les images intimes, a également été contactée avec des messages similaires.

Mélanie Hébert. Juge
Mélanie Hébert. Juge Photo Chantal Poirier

Et pour prouver qu’il était sérieux, Jorgensen a envoyé des images à quelques proches d’une des victimes.

« La victime et sa famille ont subi des conséquences sérieuses », a noté la magistrate.

Attrapé

Or, les deux mois pendant lesquels Jorgensen a tenté de se remplir les poches n’ont pas été fructueux. Au contraire, c’est lui qui s’est fait pincer. Et face à la preuve accablante amassée contre lui, il a fini par plaider coupable d’extorsion.

« Le droit à la dignité d’une personne, de son intégrité sexuelle et à son intimité est d’une importance capitale dans notre société », a rappelé la magistrate.

Car malgré ses crimes, l’ancien propriétaire de la Grande roue ne semble pas avoir appris de ses erreurs, bien au contraire.

« Il manque d’autocritique, il ne reconnaît pas la violence de ses gestes, il blâme une des victimes pour avoir contacté la police, il nie les préjudices, il manque d’empathie et évalue mal les conséquences de ses actes », a noté la magistrate en citant un rapport d’expert.

Ainsi, la juge a refusé d’entériner la suggestion de 24 mois de prison proposée par la défense. Mais comme Jorgensen n’a pas d’antécédents criminels, la juge a trouvé que d’imposer 48 mois, comme le demandait la Couronne, était exagéré.

Depuis les événements, Jorgensen a vendu ses intérêts dans la Grande roue de Montréal. Il s’occupe maintenant des investissements de sa famille.

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