Quelle est la solution pour les transgenres?


Réjean Tremblay
Quand Vanessa Lepage-Joanisse a parlé de son combat contre la Mexicaine Alejandra Jimenez, elle a juste dit qu’elle ne s’était jamais fait frapper aussi dur dans sa vie. Elle a d’ailleurs subi une commotion cérébrale qui a eu des conséquences dramatiques dans sa vie.
J’ai vu la photo du face à face et j’ai été saisi par l’apparence de Jimenez.
Puis, j’ai lu la déclaration de la championne WBO Franchon Crews-Dezurn, qui a déclaré qu’elle avait été frappée par Alejandra Jimenez comme jamais, homme ou femme, elle n’avait été frappée dans toute sa vie.
« J’étais terrorisée. Je me battais pour sauver ma vie. Ce n’était pas une femme que j’affrontais. C’était autre chose », de dire Franchon Crews-Dezum.
La même année que Vanessa se faisait démolir au Mexique en 2017, Carlette Ewell lançait l’alerte.
« C’est évident que Jeminez est née homme. Juste à entendre sa voix et à la voir, et je ne parle pas de la force de ses coups. Ça n’a rien à voir avec la boxe féminine », a-t-elle déclaré après une raclée.
- Écoutez l'entrevue avec Réjean Tremblay, chroniqueur sportif au Journal de Montréal et de Québec à l’émission de Benoit Dutrizac diffusée chaque jour en direct 13 h via QUB radio :
VIOLENCE FAITE AUX FEMMES
Le débat sur la place des transgenres dans le sport fait rage depuis plusieurs années. La définition de transgenre laisse d’ailleurs songeur. « Transgenre : On dit d’une personne qu’elle est transgenre lorsque le sexe qui lui a été assigné à la naissance ne correspond pas à son identité ou à son ressenti, et ce, quels que soient son orientation sexuelle, son apparence physique ou son choix d’entreprendre ou non un processus de transition », est la définition acceptée dans la francophonie.
Ça veut dire que Simone Kean pourrait affronter Vanessa Lepage-Joanisse.
Les choses progressent dans le respect. La fédération internationale d’athlétisme, présidée par le Britannique Sebastian Coe vient d’interdire aux transgenres de participer aux compétitions officielles. Il préfère offrir des compétitions « ouvertes » aux transgenres et à toutes les athlètes qui ne s’identifient pas à la binarité biologique homme-femme.
Le cas des sports de combat est encore plus urgent à règlementer. Pour l’instant, même si elle a commencé sa carrière de boxe amateur en affrontant des hommes la plupart du temps, on n’a pas fait la preuve qu’Alejandra Jimenez est transgenre. Elle a préféré prendre sa retraite il y a trois mois parce qu’elle était ulcérée de devoir faire face ces allégations. Mais son cas doit servir à la réflexion.
Une transgenre ne peut et ne doit faire carrière en boxe féminine. Le danger est trop grand. Même chose en judo, en karaté, en lutte olympique, en jiu-jitsu ou en arts martiaux mixtes. Nicolas Gill et ses 6 pieds et quatre pouces aurait-il pu se sentir femme pour aller chercher une médaille d’or ?
Les dirigeants des sports de combat doivent émettre une règle claire que des scientifiques pourront faire appliquer. Taux de testostérone, taux hormonal, chromosomes, ADN, qu’on trouve une mesure juste qui va protéger les femmes biologiques.
- Écoutez l'entrevue avec Rafaël Provos directeur général de ENSEMBLE pour le respect de la diversité à l’émission de Sophie Durocher diffusée via QUB radio :
L’ENSEMBLE DU SPORT
Toute la société est en train d’apprendre une nouvelle façon de vivre. Le ressenti semble primer sur les définitions traditionnelles. Dans le sport universitaire canadien, un homme qui a concouru pendant une année chez les hommes, peut participer aux mêmes compétitions chez les femmes l’année suivante si son ressenti est plus féminin.
Mais les problèmes d’équité sont énormes. La grande Martina Navratilova qui a joué avec et contre Renee Richards, ancienne Rene Richards, a toujours défendu la place des femmes dans le sport.
Elle s’est prononcée la semaine dernière. Elle veut une division femmes biologiques et hommes biologiques. Et une catégorie ouverte pour ceux et celles qui ne se sentent pas à l’aise dans une ou l’autre des deux catégories de base.
« Je pense que la meilleure idée serait de compter sur des catégories Femmes biologiques et Filles biologiques. Puis, il y aurait une catégorie ouverte, dans laquelle on retrouverait tous les nouveaux venus : les hommes s’identifiant comme hommes, les femmes s’identifiant comme femmes, les femmes se considérant comme des hommes et vice-versa, en plus des non-binaires. Ce serait une section pour tout le monde. Cela a déjà été envisagé en athlétisme et en natation au Royaume-Uni », d’écrire Mme Navratilova dans The Times de Londres.
Et elle a conclu : « Une fois qu’un individu a vécu sa puberté mâle, il n’y a plus moyen d’effacer cet avantage physique, vous ne pouvez pas simplement revenir dans le temps en essayant, par exemple, de réduire les niveaux de testostérone », a-t-elle dit dans un article repris par QMI.
RESPECT, RESPECT ET RESPECT
C’est une situation déchirante pour les fédérations et les associations. Les femmes biologiques ont le droit de concourir avec des moyens égaux avec leurs adversaires. Mais les personnes qui vivent un ressenti différent ont également le droit à une vie pleine et satisfaisante. C’est justement le propre d’une société évoluée de savoir tracer la ligne.
Mais dans les sports de combat, la ligne me semble plus facile à déterminer. Ça s’appelle en plus de tout le reste, SÉCURITÉ.
Trouvez le coupable
Carl Latulippe soutient qu’on l’a forcé à se masturber à l’aide de films pornographiques dans l’autobus des Saguenéens de Chicoutimi lors d’un voyage en Abitibi.
Le 25 septembre 1994, les Sags ont perdu 4-1 contre les Foreurs de Val-d’Or. Éric Fichaud était devant le but et Marc Denis était son adjoint. Marc était une recrue.
En plus du coach et du personnel des Saguenéens, ces joueurs se trouvaient dans l’autobus conduit par M. Louis-Marie Riverin :
Daniel Laflamme, Denis Hamel, Marc Bouchard, Valery Ermelov, Allan Sirois, Jérôme Boivin, Steve Dulac, Alain Nasreddine, Christian Caron, Yanick Jean, Dominic Savard, Marc Drainville, Patrick Lacombe, Yann Vaillancourt, Michel Lebouthillier, Jaysen Barbeau, Carl Latulippe, la présumée victime, et André Roy.
PASSER POUR DES SALAUDS
Si Carl Latulippe a eu le courage de dénoncer ce qu’il a subi, on peut croire qu’au moins un ou deux de ces joueurs ont été de parfaits trous de cul. Des abuseurs de jeunes.
Mais ça en laisse 17 qui passent pour des salauds, des complices et des lâches. Et qui ne le méritent sans doute pas.
M. Carl Latulippe devrait maintenant identifier le ou les salauds qui ont abusé de lui pendant ce voyage à Val-d’Or. Pour que les autres aient la paix.