Quel avenir pour le CF Montréal?


Marc de Foy
Je me suis posé la question qui coiffe cette chronique dans le métro qui me conduisait au Stade olympique, hier soir.
L’ambiance était calme dans le wagon de la ligne verte. Les passagers étaient tous rivés sur leur téléphone portable.
À mon arrivée à la station Pie-IX, c’était la routine de tous les jours. Il n’y avait pas cette folle effervescence qui entoure un match de soccer.
L’atmosphère est devenue plus animée à la Rotonde. Les employés du stade étaient heureux de revoir enfin du monde.
L’accueil était chaleureux.
Bonsoir par-ci, bonsoir par-là.
Le match mémorable de 2009
Cependant, on était bien loin de l’euphorie qui régnait le soir du 25 février 2009, alors que l’Impact avait affronté ce même Santos Laguna.
J’y étais comme spectateur.
J’étais assis dans des gradins auxiliaires qui avaient été ajoutés sur le terrain pour répondre à la demande.
Nous étions 55 000.
L’Impact avait triomphé 2 à 0.
Ce fut le genre de soirée qu’on n’oublie pas.
C’était fou à la sortie.
Les gens de toutes cultures festoyaient ensemble. Un moment magique comme on aimerait en vivre plus souvent.
Et l’Impact évoluait dans la USL.
Ce n’est que trois ans plus tard qu’il obtint son ticket dans la MLS.
Coupure radicale
L’intérêt pour l’Impact était palpable. On ne connaissait pas le soccer comme le hockey, mais l’intérêt montait en nous.
On était contents quand l’Impact gagnait.
En 2015, Didier Drogba nous a fait l’honneur de venir jouer chez nous. L’Impact a pris alors sa place dans le marché sportif montréalais.
On se disait que le soccer professionnel était installé pour de bon chez nous. Mais la tendance ne s’est pas poursuivie.
La coupure a été sèche.
Ça peut revenir
Certes, la pandémie n’a pas aidé, mais ça n’explique pas tout.
Est-il trop tard pour sauver le bateau ?
Non, avec Joey Saputo, rien n’est impossible.
L’homme a investi beaucoup d’argent dans l’aventure. Il veut que ça fonctionne.
Le commissaire de la MLS, Don Garber, lui a réitéré sa confiance et son soutien cette semaine.
Son stade est le plus beau centre sportif extérieur à Montréal et au Québec, mais tout n’est pas parfait.
Il manque un terrain et des sièges chauffés et un système de plomberie adéquat pour le fonctionnement des toilettes.
Or, selon le confrère Jeremy Filosa du 98,5 sports, les pourparlers pour la réalisation de ces travaux entre l’équipe et la Ville de Montréal sont difficiles.
Par contre, on ne peut pas dire que le changement du surnom de l’équipe figure au palmarès des bons coups de Saputo.
Les amateurs étaient attachés à l’Impact et à son logo. L’identification à CF Montréal n’a pas la même résonance pour eux.
On aurait pu couper la poire en deux en y allant avec une appellation comme FC Impact.
Une relation à rétablir
L’organisation doit voir aussi à rétablir le contact avec les médias.
Mon collègue Dave Lévesque est le seul journaliste assigné régulièrement à la couverture de l’équipe.
Les cotes d’écoute à l’antenne du 91,9 sports sont faméliques.
Kevin Gilmore n’a pas encore été remplacé depuis qu’il a quitté la présidence de l’équipe en novembre dernier.
Le dossier presse.
L’équipe est déjà à l’œuvre et entreprend sa saison en MLS dimanche à Orlando.
Les amateurs sont encore là. Ils reviendront si on fait bien les choses du côté du CF Montréal.
Victoire de champions !
À la neuvième minute, la troupe de Wilfried Nancy créait l’égalité 1 à 1 dans sa série contre le Santos Laguna, grâce à un but de Romell Quioto.
À la 22e minute, Djordje Mihalovic donnait les devants au Onze montréalais.
La soirée augurait bien, mais la prudence était de mise.
Il ne fallait pas crier victoire avec une avance d’un but à la mi-temps
Souvenir douloureux
En 2009, l’Impact avait échappé une avance de 4 à 1 lors du match retour au Mexique pour s’incliner 5 à 4.
On s’en souvient encore.
Mais lorsque Ismaël Koné a donné une priorité de deux buts au CF Montréal hier soir, la victoire était dans le sac.
Les hommes de Nancy jouaient trop bien pour que le vent tourne.
Les 13 340 spectateurs présents au grand stade ont eu droit à une performance de grand cru.
Une performance de champions en Ligue des champions !
Soirée parfaite
En raison des mesures sanitaires, quelque 30 000 places, soit la moitié de la capacité du stade, étaient disponibles.
Les spectateurs étaient regroupés dans le bol inférieur, mais les balcons auraient pu être ouverts au besoin.
Ça n’a pas été nécessaire.
Mais les amateurs n’ont pas regretté leur sortie.
Tout comme ceux qui ont été témoins de la victoire de 4 à 0 du Canadien aux dépens des Sabres de Buffalo au Centre Bell.
Deux victoires par jeux blancs par des équipes montréalaises le même soir, on n’a pas vu ça souvent ces dernières années.
Le Canadien est parti pour la gloire avec Martin St-Louis.
Si ça continue, St-Louis va être proclamé le meilleur entraîneur du Tricolore depuis Toe Blake.
Autre fait intéressant, Nick Suzuki et Cole Caufield se comportent comme des joueurs clés sous la direction du nouvel entraîneur.
Je me demande bien comment St-Louis va faire pour ne pas revenir derrière le banc la saison prochaine.