«Québekistan»: nos routes pleines de nids-de-poule vont bientôt être pires
Il y a six ans, nos camionneurs avaient baptisé la province le «Québekistan» tellement nos chemins leur faisaient la vie dure


Francis Halin
Nos routes déjà pleines de nids-de-poule risquent d’être encore plus ravagées bientôt si rien n’est fait, alerte une association de l’industrie de l’asphalte.
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«Moins de travaux réalisés cet été, un réseau routier qui continue de se détériorer, un déficit de maintien des actifs qui s’accentue et des réparations qui coûteront plus cher demain»... Bitume Québec s’inquiète de voir que des appels d’offres tardent à être lancés.
Pire encore, elle observe carrément une baisse des contrats par rapport à l’an passé.
«C’est tout l’écosystème du pavage au Québec qui en subit les contrecoups: personnel des usines d’asphalte, entrepreneurs, travailleurs de chantiers, fournisseurs et leurs employés (carrières, matériaux), camionneurs, arpenteurs», énumère par communiqué Rénald Leclerc, directeur général de Bitume Québec.
«Partout au Québec, des milliers de travailleurs voient leur saison compromise et redoutent de devoir recourir à l’assurance-emploi si la situation perdure alors que d’autres attendent toujours d’être rappelés», ajoute-t-il.
À la mi-mai, CAA-Québec a publié son palmarès des pires routes de la Mauricie à l’Outaouais pour montrer les endroits où la prudence est de mise pour les automobilistes.
C’est dans le secteur de La Tuque, en Mauricie, qu’on peut conduire sur la pire chaussée de 2025: le chemin du Contour-du-Lac-à-Beauce.
Plan de 35,9 G$
Au ministère québécois des Transports, on dit que le Plan québécois des infrastructures 2025-2035 prévoit 35,9 milliards $ pour les routes «dont 84 % (30,3 milliards $) sont prévus pour le maintien du parc».
«Une révision et une priorisation des projets du Ministère ont été effectuées. Parmi les critères de priorisation, notons : la sécurité, l’entretien des infrastructures, la réduction de la congestion et leur incidence sur la collectivité, leur capacité à répondre aux défis liés aux changements climatiques, ainsi que l’état d’avancement d’un projet majeur», explique le porte-parole du ministère Louis-André Bertrand.
Québec tient «à respecter les balises budgétaires» et «assurer une distribution équitable des budgets entre les régions».
Il y a 31 000 km de chaussées au Québec, dont 6000 km d’autoroutes et 9000 km de routes nationales.
Les pires routes selon CAA-Québec
1. Chemin du Contour-du-Lac-à-Beauce – La Tuque, Mauricie
2. Chemin Klock – Gatineau, Outaouais
3. Chemin Notch – Chelsea, Outaouais
4. Chemin Cook – Gatineau, Outaouais
5. Chemin Pink – Gatineau, Outaouais
6. Rang Petit-Capsa– Pont-Rouge, Capitale-Nationale
7. Chemin du Lac-Saint-François – Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, Bas-Saint-Laurent
8. Chemin Hamilton – Inverness, Centre-du-Québec
9. Rue des Laurentides– Gatineau, Outaouais
10. Route principale – Wentworth-Nord, Laurentides