Québec veut remettre des fonds publics dans la filière batterie
Le gouvernement caquiste a martelé son message dans une courte vidéo où il aborde le ralentissement de front.


Francis Halin
La ministre de l’Économie Christine Fréchette veut continuer d’injecter de l'argent public dans la filière batterie malgré un ralentissement, car c’est l’avenir pour elle.
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«Avec le ralentissement mondial de la filière batterie, est-ce que l’on doit continuer à la financer?» se demande à voix haute la ministre en lisant une question dans une capsule vidéo mise en ligne jeudi dernier sur la page YouTube de la Coalition Avenir Québec (CAQ).
«Oui parce que vraiment on a tout ce qu’il faut pour réussir dans ce secteur-là», répond-elle.
Le #Québec a tout pour réussir.
— Christine Fréchette (@CFrechette) May 12, 2025
Bien qu’il y ait un ralentissement à l’échelle mondiale, la croissance de ce secteur ne s’arrêtera pas.
On va continuer de croire à la filière batterie, de façon responsable et durable. https://t.co/GxjP1te8UH
Christine Fréchette reconnaît qu’il y a eu un ralentissement de la croissance du secteur des batteries ces dernières années, mais elle estime que celle-ci est encore là. Le Québec a dans sa main les minéraux critiques et stratégiques ainsi que les entreprises, assure-t-elle.
«Du côté du parc industriel de Bécancour, il y a eu déjà des milliards de dollars d’investis par le secteur privé. Ça a généré des contrats de plus de deux milliards $ pour des entreprises québécoises, donc l’impact il est majeur», met de l’avant la ministre.

Québec a perdu 270 millions $ dans le fabricant de batteries Northvolt, derrière «le plus grand investissement privé de l’histoire récente du Québec», selon les mots du premier ministre François Legault.
Son prêt de 240 millions $ est cependant encore garanti par ses sûretés sur le terrain à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville.
Près de 200 millions $ de fonds publics ont été également engloutis par Lion, qui ambitionnait de devenir un leader en électrification des autobus électriques.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Risques inconnus
Le mois dernier, le MEIE a refusé de fournir au Journal les documents sur les divers risques liés à la filière batterie québécoise ces trois dernières années.
«Nous ne divulguerons pas de documents qui contiennent, en substance, des informations dont la divulgation risquerait vraisemblablement d’entraver une négociation», avait indiqué Geneviève Lachance, responsable de l'accès aux documents.

Il y a cinq ans, Le Journal avait mis la main sur une étude de McKinsey, commandée par Investissement Québec (IQ), pour justifier les milliards d’investissements publics dans la filière batterie naissante.
Extraction du minerai, première transformation, deuxième transformation, recyclage de batteries, fabrication de véhicules commerciaux... Québec salivait de voir les Paccar, Novabus et La Compagnie Électrique Lion créer de la richesse chez nous.
-Avec la collaboration de Sylvain Larocque
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