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L'article provient de TVA Nouvelles

Québec sort le chéquier et punit ses fournisseurs américains

François Legault contre-attaque, mais reste prudent

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2025-03-05T05:00:00Z
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C’est à un François Legault prudent que les Québécois ont eu droit, mardi, quand le premier ministre a présenté sa réplique à Trump: Québec va pénaliser les entreprises américaines et aider nos PME avec des prêts de 50 millions. 

«On ne va pas se laisser faire, on est capables», a déclaré le premier ministre lors d’une conférence de presse qui avait des allures de celles tenues à 13h avec Horacio Arruda pendant la pandémie.

Ben Pelosse / JdeM
Ben Pelosse / JdeM

François Legault avait l’air aussi grave qu’en 2020. On était loin de la virulence affichée par Doug Ford et Justin Trudeau, mardi.

À peine 4% des entreprises qui gagnent des contrats publics au Québec sont étrangères, mais c’est à elles que Québec s’attaque.

Le Trésor va imposer des pénalités de 25% aux entreprises américaines qui ne sont pas présentes au Canada quand elles vont soumissionner sur les contrats accordés par les 400 organismes de Québec.

Taxer pour aider

Les secteurs visés sont ceux où les Américains sont le plus présents dans l’approvisionnement: matériels informatiques et logiciels, fournitures et équipements médicaux, produits pharmaceutiques, instruments scientifiques.

«On veut aider les entreprises québécoises à intégrer ces secteurs-là», a dit la ministre responsable du Trésor, Sonia LeBel, mardi.

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Ben Pelosse / JdeM
Ben Pelosse / JdeM

Plus de 85 % des contrats publics sont déjà accordés à des entreprises québécoises, une proportion qui grimpe à 96% quand on inclut le marché canadien.

Hydro-Québec ne fait pas partie des 400 organismes touchés par la mesure de représailles. La société d’État donne pour 150 M$ de contrats par année à des firmes américaines, mais elle ne sera pas obligée de les taxer malgré ses promesses de participer à l’effort.

50 M$ par entreprise

«Attaque injustifiée», «tempête», «crise», «dure période», François Legault ne manquait pas de façons de parler des tarifs de 25% imposés par l’administration Trump, mardi.

Les prochains mois seront difficiles, a averti le premier ministre, qui a répété que les tarifs pourraient faire perdre 100 000 emplois sur six mois au Québec et 160 000 sur un an.

Pour aider les entreprises à traverser la crise, le gouvernement réuni en conseil des ministres spécial a adopté, mardi matin, un nouveau programme d’aide.

Frontières va offrir des prêts de jusqu’à 50 millions de dollars aux entreprises qui font plus de 3 millions de chiffre d’affaires par an et qui manquent de liquidités.

Celles qui ne se qualifient pas sont invitées à contacter Investissement Québec. «On va augmenter les sommes chez Investissement Québec dans le prochain budget », a promis M. Legault.

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