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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Québec: massacre à la tronçonneuse!

On sabre dans la santé et l’éducation comme Musk sur une surdose de kétamine

Photo d’archives, Pierre-Paul Poulin
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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2025-06-24T15:30:00Z
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Je voulais me mettre en mode été et vous parler de tout sauf de politique, je vous le jure. 

Voyages, lectures, santé des pieds.

Mais comme disait Al Pacino dans Le Parrain 3: «Juste comme je veux m’en sortir, ils me ramènent dedans!»

UN GOUVERNEMENT DE COMPTABLES?

Comment ne pas parler de politique avec les compressions qu’on s’apprête à faire en santé et en éducation?

Difficile de parler de jardinage et de chaises longues quand la maison est en feu.

Mais comment, diantre, avons-nous pu passer d’un surplus record (laissé par le gouvernement Couillard, rappelons-le) à un déficit record?

Un jour, on avait tellement d’argent qu’on distribuait des chèques comme si c’était des M&M's.

Et aujourd’hui, on sabre dans les écoles et les hôpitaux avec une scie mécanique, comme Elon Musk sur une surdose de kétamine.

Qu’est-ce qu’il s’est passé, grands dieux?

J’ai toujours été un travailleur autonome.

Et comme tous les travailleurs autonomes, parfois, j’ai de très bonnes années, et parfois, j’ai de moins bonnes années.

Ça fluctue.

Savez-vous ce que je fais quand j’ai de très bonnes années? Je mets de l’argent de côté.

En prévision des années où je n’aurai pas de contrat de télé, par exemple.

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Ça s’appelle: gérer en bon père (ou en bonne mère) de famille.

Vivre comme une fourmi, dirait La Fontaine.

Or, notre gouvernement (qui est censé être «un gouvernement de comptables», donc responsable) s’est comporté ces dernières années comme une cigale.

Ou comme un alcoolo qui vient de remporter la loterie.

«Party! C’est ma tournée! De la Labatt Bleue pour tout le monde!»

Des millions pour les Kings!

Et pour Lion Électrique!

Le hic, c’est qu’aujourd’hui, M. Legault n’a plus d’argent et tous ses amis ont sacré le camp.

Et il se retrouve isolé, à téter sa dernière bouteille...

Comme le bonhomme Lavigueur dans son château.

DES DÉCISIONS ILLOGIQUES

On coupe dans la santé, alors que le tsunami gris frappe nos côtes.

Et on coupe dans l’éducation, alors qu’on n’a jamais eu autant de nouveaux arrivants à instruire, à franciser et à intégrer.

Allez comprendre la logique...

Récemment, j’ai discuté avec des top guns de la santé.

Pas des technocrates de Santé Québec, mais des as qui travaillent sur le terrain.

Ils sont atterrés.

«Plusieurs de nos machines sont arrivées en fin de vie et on n’a plus d’argent pour les remplacer, m’ont-ils dit. On parle ici de scanners qui permettent de diagnostiquer des cancers! Il faut s’en remettre à la philanthropie. Et même encore, ce n’est pas suffisant, car ça coûte des millions pour entretenir ces machines-là... Et pendant ce temps, on parle de construire un troisième lien? Vraiment?»

L’HIVER DES SONDAGES

Le syndicat de la FAE (qui cherche toujours une occasion de déchirer sa chemise) exige la démission de Bernard Drainville.

Vous pensez que c’est M. Drainville qui a décidé de couper dans l’éducation?

On lui a ordonné de le faire.

Comme l’écrirait La Fontaine s’il était en vie:

«Et monsieur Legault se trouva fort dépourvu lorsque l’hiver des sondages fut venu.

«Vous avez dépensé tout l’été au lieu d’économiser? lui dit l’opposition. Eh bien, ramez maintenant!»

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