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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Québec: les immigrants temporaires cinq fois plus nombreux

Pascal Huot - stock.adobe.com
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Agence QMI

2022-06-01T16:14:50Z
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Le nombre d’immigrants temporaires a quintuplé au Québec depuis 2016, selon le plus récent portrait de l’immigration de l’institut du Québec (IDQ), rendu public mercredi.

Entre 2016 et 2019, le solde de résidents non permanents (les immigrants dits temporaires) est passé de 12 671 à 61 668. Alors que ce nombre représentait en moyenne 9 % du solde des immigrants internationaux entre 2012 et 2016, ce pourcentage a grimpé à 64 % en 2019.

L’étude indique également qu’ils semblent mieux s’intégrer au marché du travail. Au cours des dix dernières années, le taux d’emploi des immigrants de 25 à 54 ans est passé de 69,9 % à 81,9 %, rattrapant ainsi celui de l’Ontario (81,4 % en avril 2022) et égalisant presque avec celui de la Colombie-Britannique (82,1 % en avril 2022), et ce même si les délais d’obtention de la résidence permanente semblent plus longs au Québec que partout ailleurs au pays.

Selon l’IDQ, ces temps d’attentes sont principalement attribuables au temps que le gouvernement fédéral met à traiter les aspects dont il est responsable (vérifications reliées à la santé, à la sécurité et aux normes fédérales). Ce dernier consacre en moyenne 31 mois pour analyser un dossier alors que le processus global peut s’échelonner sur 37 mois.

«Ces délais administratifs démesurés désavantagent considérablement le Québec, car ils prolongent indûment la période d’incertitude que vivent les demandeurs et nuisent à l’attractivité et à la compétitivité du Québec, notamment au détriment de l’Ontario qui assure des délais beaucoup plus courts», a déploré Mia Homsy, présidente-directrice générale de l’IDQ .

Pour améliorer la situation, l’Institut suggère ce que le premier ministre Legault demande depuis plusieurs mois, soit de modifier l’Accord Canada-Québec afin que le Québec obtienne davantage de pouvoirs en immigration. Ainsi, la province pourra «vérifier par lui-même les critères relatifs à la criminalité, à la sécurité et à la santé des immigrants de la catégorie économique, ce qui accélérerait considérablement le processus et réduirait les inacceptables délais du côté fédéral», a-t-on précisé.

Peu d’immigrants choisissent la région

Montréal reste encore une destination de choix pour les immigrants. Près de 85 % d’entre eux choisissent la métropole pour s’y établir. «Une proportion qui a d’ailleurs peu varié ces dernières années. Entre 2015 et 2019, 11 des 17 régions administratives du Québec ont accueilli en moyenne moins de 1 000 immigrants permanents par année alors que la région administrative de Montréal en a reçu quelque 37 000», a ajouté l’IDQ.

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