Québec: la province risquant le plus une pénurie d’électricité en conditions météo extrêmes


Martin Jolicoeur
Le Québec serait de loin la province du Canada la plus vulnérable aux importantes pénuries d’électricité advenant la multiplication d’événements météorologiques extrêmes, rapporte une étude américaine.
Publiée hier par la respectée North American Electric Reliability Corporation (NERC), cette étude s’intéresse spécifiquement à la capacité de transfert d’électricité entre les provinces et les États-Unis.
Si les auteurs ont constaté que les infrastructures de transport électrique du Canada sont généralement adéquates dans une grande variété de scénarios, elles le seraient en revanche beaucoup moins «dans les conditions les plus difficiles», comme prévu en 2033.
L’organisme sans but lucratif (OSBL), basé à Atlanta, en Géorgie, pointe le réseau d’Hydro-Québec. Selon ses auteurs, il serait de loin confronté aux déficits énergétiques les plus importants des provinces canadiennes – jusqu’à 10 gigawatts – lors d’épisodes pressentis d’hivers extrêmement froids.
À titre de comparaison, 10 gigawatts représentent plus de cinq fois la capacité de la centrale Beauharnois d’Hydro-Québec, sur le fleuve Saint-Laurent, illustrait The Globe and Mail ce matin. Ce dernier compte 36 turbines et est l’un des plus grands barrages hydroélectriques du Québec.
Hydro-Québec se défend
Hydro-Québec a exprimé son «profond désaccord» avec les conclusions et plusieurs éléments méthodologiques de cette étude.
«Le mandat de la NERC était d’évaluer l’ajout d’interconnexions afin d’augmenter la robustesse du système lors d’événements extrêmes, sans tenir compte des projets d’accroissement de production et de mise en place de mesures d’efficacité énergétique comme prévu par Hydro-Québec», affirme sa porte-parole Caroline Des Rosiers.
En conséquence, en aucun cas, ajoute-t-elle, le travail de la NERC ne devrait être interprété comme une étude portant sur la fiabilité et la disponibilité des ressources énergétiques au Québec.
«Soyons clairs, Hydro-Québec s’assure en tout temps de l’approvisionnement énergétique des clients du Québec.»
D’autres vulnérabilités
La NERC, qui s’applique à la surveillance du respect des normes de fiabilité par les différentes sociétés des réseaux de transport d’électricité aux États-Unis, au Canada et dans certaines régions du Mexique, a également identifié des vulnérabilités dans la plupart des autres provinces étudiées.
Ce serait le cas de l’Ontario, mais dans une proportion trois fois moindre – 3,08 gigawatts de déficits – que celle du Québec. L’Alberta et la Nouvelle-Écosse comptent aussi parmi les provinces les plus isolées du Canada, n’étant en mesure d’importer en cas de nécessité que 10% ou moins de leurs besoins en électricité de pointe.
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