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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Québec impose des restrictions budgétaires de 510M$ aux écoles publiques

Les acteurs du réseau de l’éducation dénoncent des «impacts énormes» pour l’année scolaire à venir

Photo d’archives
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-06-12T14:46:54Z
2025-06-12T20:16:48Z
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Les écoles publiques devront encore se serrer la ceinture l’an prochain: Québec impose des restrictions budgétaires de 510 millions $ aux centres de services scolaires pour éviter de dépasser les budgets prévus d’ici la fin juin 2026, a appris Le Journal. 

Ce nouveau coup de frein est dénoncé haut et fort dans le réseau scolaire, où les impacts seront «énormes» selon des syndicats et directions d’école, qui anticipent des coupes bien réelles dans les services directs aux élèves.

«Indécent»

«On parle d’un demi-milliard, c’est indécent», lance Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec.

Selon les prévisions gouvernementales, la croissance actuelle des dépenses permet d’anticiper un dépassement du budget de 510 millions $ d’ici la fin juin 2026 dans le réseau public.

Québec impose donc une «mesure d’économie» à chacun des centres de services scolaires pour la prochaine année afin de s’assurer que les sommes annoncées dans le dernier budget provincial soient respectées, explique-t-on.

Au cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, on affirme «agir de façon responsable» afin de s’assurer que les centres de services scolaires respectent leur part du budget de 23,5 milliards $ en éducation.

«On demande aux centres de services scolaires de faire des choix pour être plus efficaces, tout en maintenant les services directs aux élèves», affirme son attaché de presse, Antoine de la Durantaye, qui réitère que le budget en éducation a augmenté de 58% depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Legault en 2018.

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«Compressions significatives»

Du côté des directions d’école, on affirme plutôt qu’il s’agit d’une «fausse rhétorique» puisque la maigre hausse de 2,2% des dépenses en éducation n’est pas suffisante pour couvrir l’augmentation des coûts dans le réseau scolaire.

«D’avoir l’audace de dire qu’il ne faut pas couper les services à l’élève... c’est impossible. Tout budget qui vient dans nos écoles, c’est pour les élèves. C’est pas pour nous organiser des cocktails le soir!» lance Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement.

À l’Association québécoise des cadres scolaires, on indique que «les compressions sont significatives», tout en précisant qu’il est trop tôt pour commenter davantage la situation.

L'éducation plutôt que le 3e lien

De son côté, la Fédération autonome de l’enseignement presse la Coalition avenir Québec de trouver les 510 millions, affirmant que ce n’est pas aux écoles à «se sacrifier» pour le manque à gagner.

Plutôt que de multiplier les «choix électoralistes» comme un nouvelle mouture du troisième lien, annoncé jeudi au même moment que les nouvelles restrictions budgétaires en éducation, «il est temps d’investir là où ça compte vraiment», selon la fédération syndicale.

En décembre, Québec avait aussi imposé des restrictions budgétaires de 200 millions $ au réseau de l’éducation, sur une période de trois mois seulement.

D’autres limites budgétaires imposées

En plus de devoir respecter ces «mesures d’économies», les centres de services scolaires ne seront plus autorisés à piger dans leur surplus pour combler un manque à gagner, selon le projet de règles budgétaires présenté au réseau scolaire jeudi.

Ces restrictions s’ajoutent à une autre cible imposée au réseau scolaire, qui vise à limiter la croissance du nombre d’employés dans les écoles publiques.

Pour l’année 2025-2026, ce nombre ne devra pas dépasser 152 500 employés (en équivalent temps plein), ce qui représente une hausse de 1,7% comparé à une croissance moyenne de 5 à 6% pour les années précédentes.

Québec fait toutefois valoir, chiffres à l’appui, que le nombre d’enseignants, de professionnels et d’employés de soutien a augmenté de façon beaucoup plus importante que le nombre d’élèves dans le réseau scolaire depuis 2018.

«On fait de gros pas en arrière, affirme pour sa part Nicolas Prévost, qui représente les directions d’école. Tout le monde va être touché.»

Les écoles privées aussi

Un coup de frein budgétaire est aussi imposé par Québec dans les écoles privées d’ici juin 2026. 

Ces établissements devront réduire de 56 millions $ leurs dépenses anticipées.

L’effort concernant ces «mesures d’économies» représente la même proportion que celui exigé dans le réseau public, indique-t-on.

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