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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Québec forcé de ralentir la création de classes de maternelle quatre ans

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Gabriel Côté | Agence QMI

2023-02-21T21:15:59Z
2023-02-22T00:28:57Z
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Devant l’ampleur du manque de main-d’œuvre et de locaux, le gouvernement Legault est contraint de ralentir le développement des maternelles quatre ans.

En entrevue à TVA Nouvelles, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a annoncé qu’il doit repousser à 2029-2030 la réalisation de son objectif de 2610 classes de maternelle quatre ans, soit quatre ans de plus que prévu.

«Je ne peux pas dire que ça fait mon affaire, mais je pense que c’est la chose responsable à faire», a laissé tomber le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.

C’était pourtant un engagement phare de François Legault, qui a promis en 2018 de mettre en place des maternelles quatre ans pour tous les enfants du Québec.

Mais quatre ans plus tard, son ministre de l’Éducation a été rattrapé par la réalité et il est forcé de ralentir leur déploiement, en particulier dans la région de Montréal où moins de locaux sont disponibles qu’ailleurs.

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Signes avant-coureurs

Même si François Legault a réitéré la fermeté de son engagement pendant la campagne électorale, l’automne dernier, force est de constater que la cadence avait déjà ralenti depuis 2021, en raison de la pénurie de main-d’œuvre et du manque d’espaces.

Ainsi, depuis 2018, 1586 classes ont été ouvertes. Pour atteindre la cible de 2610 en 2025, Québec aurait donc dû en mettre en place plus de 1000 en deux ans, un objectif irréalisable, d’autant plus que le gouvernement n’en a jamais ouvert plus de 350 en une seule année.

Ralentir le développement des maternelles quatre ans est donc une décision «pragmatique», justifiée par les circonstances actuelles, aux yeux du ministre Drainville.

«Il manque de monde et il manque d’espace, je ne ferai pas croire au monde que je vais me rendre à 2600 d’ici deux ans [...]. Vaut mieux dire la vérité que ‘’bullshitter’’», a-t-il lancé.

Cette année, il y a plus de 19 000 élèves qui fréquentent les maternelles quatre ans

Directeur rabroué

Cette annonce survient un peu plus d’un mois après que Bernard Drainville eu rabroué un directeur de centre de services scolaire au Lac-Saint-Jean qui avait pris la décision de fermer la moitié de ses classes de maternelles quatre ans pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre.

Le ministre avait alors souligné «l’inexpérience» du gestionnaire, puis il s'était excusé sur les réseaux sociaux quelques jours plus tard.

«Entendez-vous le camion qui recule ? Après avoir rabroué le directeur d’un centre de services scolaire qui avait fermé des classes de maternelle quatre ans faute de personnel, voilà que le ministre de l’Éducation prend la même décision», a ironisé la députée solidaire Ruba Ghazal.

«Ça aura pris plus de quatre ans à la CAQ avant de réaliser que les maternelles quatre ans, ce n’est vraiment pas la priorité pour notre réseau! Si Bernard Drainville veut réellement éviter de ‘’bullshiter’’ les Québécois, qu’il renonce aux maternelles quatre ans pour de bon», a-t-elle ajouté.

Coup de frein

Déjà l’automne dernier, des voix s’élevaient pour demander qu’un coup de frein soit donné pour ralentir le déploiement des maternelles quatre ans, dans le contexte où le réseau scolaire peine à fournir un professeur à tous les enfants du primaire.

À noter que les classes de maternelle quatre ans nécessitent non seulement la présence d’un enseignant, mais aussi d’un technicien en éducation spécialisée à mi-temps, ce qui rend le casse-tête encore plus difficile.

Pour ces raisons, la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement réclamait en octobre rien de moins qu’un moratoire de deux ans sur la création de nouveaux groupes de maternelle quatre ans, le temps que le réseau sorte la tête de l’eau.

- avec les informations de TVA Nouvelles

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