Québec et Montréal au front

Karine Gagnon
L’ingérence du gouvernement caquiste dans les compétences de Québec concernant le dossier du tramway s’est transformée, cette semaine, en front commun des grandes villes, qui ont invité poliment, et avec raison, le gouvernement à se mêler de ses affaires.
Les municipalités ont longtemps milité pour obtenir un statut de gouvernement de proximité leur accordant plus d’autonomie et de pouvoirs. Elles ont eu gain de cause en 2017, sur six thèmes, dont l’aménagement du territoire.
La mairesse Valérie Plante se démène pourtant depuis sa réélection pour que la Ville ait un siège à la table décisionnelle du REM, qui est géré par la CDPQ Infra.
La ministre Chantal Rouleau dit travailler « très fort sur cette gouvernance ». Devant la CDPQ Infra qui se braque, cependant, rien ne bouge.
« La CDPQ s’occupe du train. C’est ça son expertise. Et nous, la Ville, notre expertise c’est d’aménager tout autour de ce projet-là », a expliqué la mairesse, en entrevue à QUB.
Tirs groupés
À Québec, Bruno Marchand a pour sa part été la cible de tirs groupés de ministres caquistes, parce qu’il a osé s’insurger contre une nouvelle condition imposée par le gouvernement pour l’obtention de décrets sur le tramway.
Sans ces décrets, le projet subira de nouveaux délais et coûtera plus cher. Une telle situation s’est déjà produite en raison d’autres demandes de modifications injustifiées du gouvernement, qui dit appuyer le projet, mais qui fait tout pour le saborder.
Tant l’Union des municipalités du Québec que Mme Plante ont appuyé publiquement le maire Marchand et appelé au respect des compétences des municipalités en aménagement.
« Les villes, a tweeté la mairesse, ont l’expertise et la connaissance de leur territoire pour faire des projets de transport intégrés et exemplaires ! »
Le gouvernement devrait savoir que les villes ont évolué, et qu’on n’est plus dans les années 50, au temps où on rêvait de plus de routes et de projets dépassés, comme le troisième lien.