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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Québec est cheap avec sa prestation de décès à 2500$ pour les familles endeuillées

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Photo portrait de Michel Girard

Michel Girard

2023-02-21T00:30:00Z
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Il serait grand temps que le gouvernement du Québec revienne sur terre et augmente substantiellement la prestation de décès offerte par le Régime des rentes du Québec (RRQ).

C’est d’autant plus urgent que le nombre de décès a atteint en 2022 un triste record de tous les temps. 

Plafonnée à 2500$ depuis 26 ans, cette prestation ne couvre aujourd’hui qu’une partie des frais funéraires que les familles endeuillées doivent payer lorsque survient la mort d’un proche parent. 

C’est en 1998 que l’actuelle prestation de décès a été fixée à 2500$. Il s’agissait même à l’époque d’une baisse par rapport à la précédente prestation qui atteignait les 3590$ en 1997.  

Si le gouvernement de François Legault, dans le cadre de la consultation publique que le ministre des Finances, Eric Girard, vient de tenir sur le RRQ, acceptait d’augmenter la prestation de décès ne serait-ce qu’en fonction de l’inflation cumulée depuis 1998, la prestation atteindrait un montant de 4192$.  

Cette somme pourrait au moins couvrir les frais funéraires de base que les familles endeuillées à faible revenu n’ont pas même les moyens de payer sans se surendetter lorsque survient la mort d’un proche parent pauvre. 

Avec des réserves de plus de 100 milliards de dollars amassés à même les cotisations payées par les travailleurs et les employeurs, le RRQ a les moyens financiers d’offrir à ses 6,3 millions de participants et bénéficiaires une prestation de décès décente.  

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Que le gouvernement cesse d’être cheap avec ses morts! 

La mort frappe fort

Le Québec a enregistré en 2022 un triste record, soit celui du plus grand nombre de décès jamais enregistré pour notre territoire. 

Selon l’Institut de la statistique du Québec, quelque 78 200 personnes sont décédées en 2022, dépassant de 3650 le précédent record enregistré lors de la première année de la pandémie de COVID-19, en 2020.  

Le Québec avait bouclé l’année 2020 avec 74 550 décès, dont plusieurs milliers à cause de la surmortalité attribuable à la COVID-19.  

Lors la deuxième année de la pandémie, c’est-à-dire en 2021, on avait dénombré 69 900 décès, ce qui laissait présager un retour vers une mortalité «normale».  

Ce ne fut malheureusement pas le cas puisque le nombre de décès en 2022 a finalement bondi de 11,9% par rapport à 2021.  

À quel facteur peut-on attribuer l’écart de 8300 décès supplémentaires survenus au Québec en 2022 par rapport à 2021?  

Le Québec était de nouveau victime en 2022 d'un phénomène de surmortalité alors que le nombre total de décès observés dépassait de beaucoup le nombre de décès attendus normalement.  

Selon les données hebdomadaires colligées par Statistique Québec, le nombre de décès attribués à la surmortalité s’élevait à 7454 durant l’année pandémique 2020. En 2022, les décès liés à la surmortalité atteignaient 6798 pour l’ensemble de l’année, soit à peine 656 décès de moins qu’en 2020. 

Les causes du retour de la surmortalité en 2022? Statistique Québec pointe la vague Omicron de la COVID-19, la canicule du mois de mai et la «triple épidémie» incluant les vagues de grippe, de virus respiratoire syncytial (VRS) et de COVID-19.

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